Il amuse, irrite mais ne laisse pas indifférent. Un exemple parmi tant d?autres. De nombreux commerçants, des membres de professions libérales et d?autres futés négociants trouvent un malin plaisir à se faire connaître, en installant avec un insigne enthousiasme des panneaux indiquant leur adresse, sur des poteaux. Ces enseignes sont placardées pêle-mêle avec une « minutie » qui n?a rien de topographique. Loin s?en faut. Une exposition fruste, anarchique qui se moque royalement de la réglementation. Il faut posséder de bons yeux pour pouvoir se retrouver. Nous voilà hissés promptement au rang de déchiffreurs de signes. Décidément, les voies du bon sens demeurent ardues. Du moins pour certains. Ce sont plutôt les pentes doucereuses de la frivolité qui attirent. Dans ce je-m?en-fichisme qui n?a rien de publicitaire, il plane une odeur de capharnarüm. Un bouquet d?annonces qui sonnent comme un tintamarre. Des adresses qui donnent le tournis, désorientent plus qu?elles n?informent. Un amoncellement disparate de flèches qui vont dans tous les sens. Salon de coiffure à 200 m, boucherie à 300 m, pizzeria, boutique informatique, monsieur untel chirurgien de son état, tel autre notaire qui vous indique le fil d?Ariane. Une logomachie qui prend la forme d?une manie déplaisante mais qui prospère en ce temps si prospère au commerce à ciel ouvert dont on n?indiquera pas la source à laquelle il est puisé. On la prendra comme un trait de génie que personne ne nous enviera en d?autres latitudes. Cela va de soi.
Posté Le : 08/08/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed B.
Source : www.elwatan.com