Algérie

Le désarroi des souscripteurs



Le désarroi des souscripteurs
Ces futurs acquéreurs sont piégés, car condamnés à attendre longtemps, mais l'on sait que le génie des responsables peut faire des merveilles.
C 'est un véritable désarroi que vivent, depuis 2005, 20 souscripteurs à un programme de construction de 20 logements sociaux participatifs, implantés entre la cité Ayouf et le quartier de Village Moussa, à Jijel. Huit longues années après le lancement par voie de presse d'un avis invitant les postulants à déposer leurs dossiers au niveau de l'agence locale de gestion et de régulation foncière urbaine qui dépendait alors de la commune de Jijel, les intéressés ne voient toujours pas le bout du tunnel.
Dépités par des années de patience, des dizaines d'écrits et de promesses, les souscripteurs dont la liste a été validée par délibération n°167 de l'APC de Jijel, datée du 24 août 2004, ne savent plus à quel saint se vouer pour remettre sur rail ce projet qui leur bloque, par ailleurs, l'accès à tout autre programme de logement, qu'il soit social, participatif ou, comme actuellement, aidé. Le projet qui a enregistré un début de réalisation, a vite connu un arrêt à cause, semblerait-il, d'un litige entre l'agence et l'entreprise de réalisation. Au début, assurent nos interlocuteurs-bénéficiaires, il leur était demandé de patienter le temps que le litige soit traité entre les deux parties en conflit. Seulement, la reprise des travaux s'est éternisée, bien que des promesses de reprise du chantier aient rassuré les postulants.
Mais la flambée des prix des matériaux de construction, durant la période 2006-2008, a fait qu'il était impossible de trouver une entreprise du fait du plafonnement du prix. En 2011, l'agence qui avait changé de statut pour devenir établissement de wilaya, a reçu une proposition des postulants pour majorer le coût initial de 80 0000 DA. La proposition qui semblait convenir à l'agence, a fait l'objet d'une demande au ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme pour le relèvement parallèle du montant de l'aide de l'Etat de 500 000 DA à 700 000 DA. Mais l'autorité ministérielle a refusé cette suggestion par correspondance n°429/DGHC du 12 juin 2011 arguant que «la hausse du coût de cession du logement de 2 à 2,8 millions dinars ne serait certainement pas à l'avantage des bénéficiaires» Or, les bénéficiaires qui ne rêvent que d'acquérir un logement, soutiennent qu'ils préfèrent financer eux-mêmes cette rallonge et tirer un trait sur le relèvement de l'aide de l'Etat, que de voir leur rêve se muer en cauchemar du fait de la fermeture de toutes les portes qui permettent l'accès aux autres formules logement.
Un retraité, membre de ce collectif, nous dira: «J'étais travailleur au moment où j'ai formulé ma demande de logement, huit ans après, je suis désormais retraité, et ce sont mes enfants qui sont devenus demandeurs» Il nous exprimera ses déceptions après les chances qu'il a perdues dans les autres programmes du fait qu'il se croyait déjà à l'abri. Mais l'inscription dans le fichier national des bénéficiaires de logement élimine automatiquement ces postulants des autres programmes, sauf s'ils se désistent de cette attribution devenue quasi-imaginaire, sans pour autant être sûrs de quoi que ce soit. C'est dire le casse-tête auquel sont confrontés ces bénéficiaires qui interpellent le wali en sa double qualité de premier responsable de la wilaya et président du conseil d'administration de l'agence pour relancer, à travers notamment une sensibilisation, le ministre de l'habitat sur ce problème qui mérite une sortie de l'ornière. La persistance du blocage fait craindre aux concernés que cette assiette, cédée gracieusement par l'APC de Jijel, ne soit détournée pour quelque autre projet.




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