Algérie

Le désarroi d'un maître



Le désarroi d'un maître
L'adage « Nul n'est prophète en son pays » sied parfaitement à Zellagui Lahcene, ce retraité de l'éducation ayant consacré 35ans de sa vie à l'éducation et la formation de nombreuses générations. Aujourd'hui, il est menacé d'expulsion du logement de fonction qu'il occupe avec sa petite famille depuis 46 ans. Retraité depuis 1997, ce maître, qui a gravi les échelons, vit sur des charbons ardents, car en guise de récompense et reconnaissance pour services rendus à la patrie, il a au-dessus de la tête une épée de Damoclès qui lui gâche la vie. Cet enseignant qui, à l'instar de beaucoup d'autres, n'a pas cherché à s'organiser en coopérative immobilière, n'ayant pas la tête aux « affaires », d'autant qu'il se vouait corps et âme à son métier, une vraie passion pour lui, n'a pas où aller. Conscient pourtant qu'il doit un jour ou l'autre quitter sa maison, le maître dépose le 19 mars 2001, au niveau du service des logements de la municipalité, une demande pour un logement social. Cette dernière n'a, depuis, fait l'objet d'aucune suite. Ne disposant d'aucun bien, le maître qui le prouve par le biais du « négatif », document délivré par les services des domaines, attestant que le citoyen n'est propriétaire ni d'un lot de terrain, ni d'une villa, aussi petite soit-elle, vit dans le désarroi total et la hantise d'être chassé comme un malpropre, d'un appartement où ses six enfants ont grandi et appris les valeurs enseignés par cet éducateur qui ne comprend plus. Il dira dans ce sens : « Il est vrai que le logement que j'occupe depuis plus de 40 ans à l'école Benyahia est un logement de fonction mais on ne va tout de même pas jeter ma famille à la rue ! Je profite de cette opportunité pour alerter les autorités locales afin qu'elles prennent en considération mes états de service et la déprime d'une famille, moralement à bout. »Lahcène Zellagui exprime ici les sentiments de bon nombre de retraités de l'éducation nationale se trouvant dans la même situation. Au lieu de profiter d'une retraite bien méritée, le maître, qui souffre de l'amnésie de certains élèves à la mémoire courte, bute en outre sur des portes capitonnées. Les responsables du secteur, qui vont sans nul dire que la gestion des logements du primaire est du ressort des collectivités locales, doivent s'impliquer. En voulant régler un problème pour en créer un autre, les gestionnaires de la commune qui ne connaissent certainement pas ce vénéré maître, vont, qu'on le veuille ou non, commettre un véritable sacrilège.


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