Le Lider Maximo avec le Président BouteflikaLa mort, vendredi soir, du Lider Maximo, à l'âge de 90 ans ferme définitivement la saga des grands hommes qui ont marqué le XXe siècle.De fait, c'est le XXe siècle qui, avec le départ de Fidel Castro, fait sa révérence, laissant la place au siècle naissant. Fidel Castro entre de plain-pied dans le Panthéon des hommes qui ont forgé le siècle dernier à l'image d'un Vladimir Ilitch Oulianov Lénine, le Mahatma Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela.... Huit ans après avoir quitté le pouvoir - en février 2008 - celui qui marqua un demi-siècle de l'histoire de Cuba et tint tête à 10 présidents états-uniens tire sa révérence, laissant sa chère Cuba en ordre et en bonnes mains. Fidel Castro, qui nous quitte donc, représente un cas dans l ?histoire politique moderne. Du jeune guérillero plein de fougue - qui croyait à la voie qu ?il s ?était choisie, sinon à sa destinée - à l'homme fort qui dirigea d ?une main de fer l ?île de la Liberté, durant près de 50 ans, c ?est l ?histoire moderne de Cuba [et, quelque part, celle de l'Amérique latine] qui est ainsi résumée. Certes, la maladie - à son corps défendant - l'éloigna du pouvoir, mais il continua à s'intéresser néanmoins aux affaires politiques de Cuba et du monde intervenant fréquemment par des articles de presse. Ce qu'il faut relever et mettre à son exergue est qu'à l'époque de sa maladie en 2008 (depuis un an et demi Fidel Castro était alité) le Lider Maximo (notons que ce surnom qui veut dire «Grand chef» n'est pas de son fait ou de ses partisans, mais du fait des médias internationaux) reconnaissait avec panache avoir fait son temps, qu ?il fallait partir et céder la place aux jeunes, plus en phase avec les réalités cubaines et internationales du nouveau siècle. Lucide, comme il l'a toujours été durant sa vie de militant, de guérillero et de président du Conseil d'Etat, Fidel Castro avait lui-même mis le mot «fin» à sa longue carrière politique. Dans son message de démission (le 19 février 2008) le Lider Maximo écrivit «J ?ai eu l ?honneur d ?assumer durant beaucoup d ?années la charge de président» et «j ?ai toujours usé des prérogatives nécessaires pour mener vers l ?avant l ?oeuvre révolutionnaire avec le soutien de l ?immense majorité du peuple» «sachant l ?état critique de ma santé, beaucoup à l ?extérieur pensaient que le renoncement provisoire à la fonction de président du Conseil d ?Etat le 31 juillet 2006, que j ?ai laissée entre les mains du Premier vice-président, Raul Castro Ruz, était définitive» (...) «J ?ai toujours été soucieux, en parlant de ma santé, d ?éviter les illusions qui, en cas de dénouement négatif, auraient apporté des nouvelles traumatisantes à notre peuple au milieu de la bataille.Préparer mon absence, psychologiquement et politiquement, était ma première obligation après tant d ?années de lutte.» Par ces mots, le président Castro a fermé un chapitre de l ?histoire de Cuba, histoire qui se confond avec celle du chef guérillero qui se dressa contre la dictature de Batista. Effectivement, son départ ordonné avait laissé un pays fort, un pays capable de dépasser toutes les contingences et des hommes aptes aux missions que l'Etat leur confiait. Que retiendra l'histoire d'un homme qui a, vaille que vaille, marqué son époque, imposant son leadership au continent latino-américain' Il a été parmi les miraculés de l ?attaque de Moncada du 26 juillet 1953 aux côtés des principaux chefs de la Révolution, Che Guevara, son frère Raùl Castro (actuel président du Conseil d'Etat), Faustino Perez, Camilo Cienfuegos...Des héros qui marquèrent la deuxième moitié du XXe siècle. A vingt-sept ans, jeune avocat, Fidel Castro se considérait comme «héritier» des premiers maquisards qui déclenchèrent la première guerre d ?indépendance en 1868 et de José Marti qui mena l ?insurrection contre l ?Espagne en 1895. Il est incontestable que Fidel Castro joua un rôle décisif dans la reconfiguration géopolitique de l'Amérique latine des années 1950, laissant une empreinte indélébile sur la deuxième moitié du XXe siècle. Mais comme toute chose a son revers, les nobles idéaux de la révolution cubaine (1953-1959) furent quelque peu dilués en cours de route par le Lider Maximo qui imposa sa propre dictature au peuple cubain. A ses critiques, Fidel Castro aimait à répéter: «Condamnez-moi comme vous voulez, mais l ?Histoire m ?absoudra.» Le rendez-vous est pris. L'Histoire jugera. Il faut toutefois admettre que Fidel Castro et la Révolution cubaine ont changé l'image que le monde se faisait des révoltes des peuples et des révolutions. Icône du XXe siècle, Fidel Castro a aussi été le dernier des Mohicans!
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Posté Le : 27/11/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim MOHSEN
Source : www.lexpressiondz.com