Algérie

Le dernier baroud de Djerad



Le président de la République réunira, aujourd'hui, le Conseil des ministres. Consacrée à l'examen et l'adoption de nombre d'exposés et de projets d'ordonnances, la réunion de l'Exécutif concerna plusieurs secteurs d'activité. Le communiqué de la présidence de la République qui fait état du Conseil, révèle que la justice, l'agriculture, les ressources en eau et la culture seront au menu de cette réunion périodique, mais qui intervient dans un contexte quelque peu particulier qui fait de ce Conseil, l'un des derniers du gouvernement dans sa composante actuelle. Il sera difficile de pronostiquer le profil de la prochaine équipe qui émanera des élections législatives du 12 juin prochain. Il sera tout aussi compliqué d'annoncer un quelconque changement de politique du pouvoir exécutif. Cela dépendra de la majorité qui sortira des urnes. Celle-ci sera parlementaire ou présidentielle, selon que les élus qui la formeront voudront appliquer le programme du président de la République ou proposer le leur propre. Il faut dire qu'en presque une année et demie de gouvernance, l'Exécutif, sous la direction de Abdelmadjid Tebboune, a montré des aspects positifs, dans la gestion de la pandémie, notamment et montré un visage moins bureaucratisé dans le commerce extérieur où l'on a commencé à cueillir les premiers fruits d'une démarche de soutien aux exportations hors hydrocarbures. Lesquels ont progressé en valeur de plus de 50% et flirté avec le milliard de dollars au premier trimestre de 2021. un résultat à mettre à l'actif de l'Exécutif qui a néanmoins commis, par ailleurs, quelques ratés, dans certains domaines.Le temps n'est peut-être pas encore venu pour faire le bilan du gouvernement Djerad, légèrement remanié deux fois et confronté à une situation économique et sanitaire inédite dans les annales de la République. Il n'en reste pas moins que l'opinion nationale garde quelques déceptions, surtout dans la gestion du mois sacré du Ramadhan et s'attend à passer un Aïd El Kébir «onéreux». Cela sans oublier une fin d'année scolaire très problématique qui donne des sueurs froides aux parents d'élèves.
Pour le Conseil d'aujourd'hui, ce seront d'autres secteurs qui concentreront l'intérêt de l'Exécutif. Si pour la justice, l'agriculture et la culture, «l'examen et l'adoption de nombre d'exposés et de projets d'ordonnances», pourrait relever de la marche normale de l'Exécutif, dont la mission est justement de codifier le fonctionnement de ces secteurs et faire évoluer la législation au mieux de l'intérêt général. Pour les Ressources en eau, c'est tout autre chose. Sachant que le pays traverse l'une des périodes de sécheresse les plus importantes de ces 30 dernières années, la question de l'alimentation de la population en eau potable, ainsi que l'irrigation des terres agricoles est en passe de s'imposer dans les toutes prochaines semaines, comme un véritable défi pour ce gouvernement, mais également pour celui qui lui succédera.
Les niveaux inquiétants des barrages, la situation «désespérante» des nappes phréatiques, amèneront, à n'en pas douter, les autorités du pays à prendre des décisions très difficiles. L'on peut mesurer la difficulté de la tâche à la réaction des citoyens de la capitale à la publication d'un communiqué sur la page facebook de la Seaal, annonçant un rationnement de l'alimentation en eau potable des foyers. C'est dire que la crise que devra affronter le prochain gouvernement ne sera pas politique ou économique, mais bien en rapport avec la raréfaction du précieux liquide.
Le communiqué de la présidence de la République n'apporte aucun détail sur ce qui sera dit des ressources en eau, une question qui sera discutée en Conseil des ministres, mais les Algériens l'appréhendent fortement. Nous sommes au coeur du printemps et les prochaines pluies sont attendues au mois de septembre dans le meilleur des cas. Il va falloir rationner le peu d'eau qui reste encore dans les barrages et nappes phréatiques. Une situation qui déplaira à tout le monde. Un nouveau problème qui viendra s'ajouter à ce qui existe déjà.


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