Dans les milieux médicaux spécialisés en la matière, l'on s'accorde à dire que parmi les complications les plus graves et les plus fréquentes liées au diabète figure, au premier rang, l'ischémie myocardique silencieuse (IMS), une pathologie cardiovasculaire qui pose un véritable problème de santé publique en raison d'une prise en charge extrêmement onéreuse et d'un taux de morbidité important, nonobstant le fait que son identification précoce n'est pas sans poser de gros problèmes en l'absence de la coronarographie, qui nécessite un équipement high-tech d'exploration permettant de poser un diagnostic fiable à 100%.Malheureusement, cet équipement très onéreux n'est disponible que dans de rares institutions spécialisées, d'où un carnet de rendez-vous hyper chargé et une attente de plusieurs mois pour espérer passer cet examen que l'on croyait incontournable. Ce qui ne serait pas tout à fait vrai, selon le Pr. Belhadj Mostefa Azzedine, diabétologue au service de médecine interne du CHU de Constantine. Face à ses pairs et une importante assistance massée dans l'auditorium de la faculté de médecine Belkacem Bensmaïl, ce dernier a jeté un véritable pavé dans la mare en déclarant, contrairement aux idées reçues, qu'il est possible de dépister l'ischémie myocardique silencieuse sans passer nécessairement par la coronarographie.S'appuyant sur un travail de recherche de plusieurs années, mené de concert avec l'établissement Erriadh spécialisé dans les maladies cardiovasculaires, le service de médecine interne dépendant du CHU de Constantine et le service de diabétologie Jean Verdier (France), l'intervenant dira en substance : « Le travail entrepris dans cette thèse a consisté à utiliser ce qu'on appelle la pléthysmographie post-ischémique, une exploration de pratique courante nécessitant un simple tensiomètre et un appareil d'écho doppler vasculaire largement disponible sur tout le territoire national. Les résultats de ce travail de recherche permettent d'envisager l'identification de l'atteinte des artères coronaires des diabétiques de type 2, et ce grâce à une exploration ne nécessitant pas d'hospitalisation, et permet donc d'éviter une coronarographie qui demeure un examen hautement spécialisé, très onéreux et comportant quelques risques ».A cet égard, le Pr. Azzedine Belhadj Mostefa souligne dans la foulée que cette approche « représente un grand espoir et une avancée remarquable pour les malades atteints d'un diabète de type 2, assorti d'une atteinte coronarienne, tout en permettant au pays d'engranger de grosses économies en termes de coûts des soins ».
Posté Le : 21/12/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Boussaid
Source : www.elwatan.com