Algérie

Le Département d'Etat met en garde contre la destination Algérie


Le Département d'Etat américain vient de mettre en garde ses ressortissants contre tout voyage à destination de l'Algérie. Une «Alerte Voyage» a été diffusée le 13 décembre dernier en raison des «craintes» d'attentats contre les citoyens et les intérêts américains l Des craintes plus liées aux conséquences de la décision de Trump de considérer la ville d'Al Qods, en Palestine occupée, comme la capitale de l'Etat hébreu, qu'aux activités terroristes qui ont «fortement baissé»'l'Algérie vient d'être classée par le Département d'Etat américain sur la liste des pays à éviter en raison de «la menace d'attaques terroristes et d'enlèvements». Une «Alerte Voyage» destinée aux ressortissants américains a été lancée le 6 décembre dernier et difusée le 13 du même mois, à la faveur d'une nouvelle «mise en garde», basée sur des informations sur «les menaces continues d'actions terroristes, de violence politique et d'activités criminelles contre les citoyens et les intérêts américains à l'étranger».
Ainsi, l'«alerte» concernant l'Algérie remplace en fait l'«avertissement de voyage» en cours depuis le 13 décembre 2016. Il faut savoir qu'une «alerte voyage» est liée «à des événements à court terme en relation avec une élection perturbée avec de nombreuses grèves, des manifestations, une épidémie ou la preuve d'un risque élevé d'attaques terroristes».
Elle prend fin avec l'événement objet de sa mise en action. L' «avertissement de voyage» laisse entendre que la situation dans le pays concerné est plus grave, qu'elle peut prendre beaucoup de temps et où il est «fortement déconseillé» de s'y rendre. Les raisons d'un tel «avertissement» se résument à un «gouvernement instable, une guerre civile, un crime ou une violence intense en cours ou de fréquentes attaques terroristes».
L'«avertissement» est maintenu jusqu'à ce que la situation change, mais souvent, il reste valables durant des années, comme cela a été le cas en Algérie, dont le dernier (avertissement) date du 13 décembre 2016. Mais cela n'a pas empêché de nombreux touristes américains, notamment les croisièristes, d'opter pour la destination algérienne, mais sous escorte et dans un cadre bien organisé et encadré.
Cependant, le 7 décembre dernier, le Département américain a réactualisé son «Travel Warning» à travers le monde, à la lumière de la décision du président Trump de considérer la ville sainte d'Al Qods capitale de l'Etat hébreu. La crainte de la colère de la rue arabe a poussé le Département à lancer l'«Alerte Voyage» pour de nombreux pays, y compris pour ceux qui sont sur la liste des 35 Etats concernés par l'«Avertissement Voyage». Il s'agit en fait d'une «mise à jour du Worldwide Caution avec des informations sur la menace continue d'actions terroristes, de violences politiques et d'activités criminelles contre les citoyens et les intérêts américains.
Cela remplace la mise en garde mondiale qui date du 14 septembre 2017?», lit-on dans le document en question publié par le Département américain, qui précise : «Comme les attaques terroristes, les bouleversements politiques et la violence se produisent souvent sans avertissements, les citoyens américains sont fortement encouragés à maintenir un niveau élevé de vigilance et à prendre les mesures appropriées pour accroître leur sensiblisation à la sécurité lorsqu'ils voyagent.»
L' «alerte» concerne donc l'Ukraine et la Turquie en Europe et 16 pays africains, «où le potentiel d'attaques» d'Al Qaîda et de Daech «est élevé», la Corée du Nord et les Philippines, l'Afganistan, le Bengladesh, le Pakistan, la Colombie, Cuba, le Honduras, le Mexique et le Venezuela.
Dans la région Mena (Afrique du Nord-Moyen-Orient), l'un des rares pays non concernés reste le Maroc, alors que la liste comporte l'Algérie, l'Egypte, l'Iran, l'Irak, Israël, la Cisjordanie et Ghaza, la Jordanie, le Liban, la Libye, l'Arabie Saoudite, la Syrie, le Yémen et la Tunisie (qui est concernée aussi par l'»Avertissement voyage»). «Les groupes terroristes sont très actifs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le gouvernement américain reste très préoccupé par les attaques possibles contre les citoyens américains, les installations, les entreprises et les intérêts des Etats-Unis et de l'Ouest dans la région (?). Les représentants dans toute la région sont préoccupés par le retour potentiel des combattants étrangers suite aux pertes territoriales de l'EI (Etat islamique) en Irak, Syrie et en Libye», note le Département d'Etat.
Tous les pays de la région Mena, sauf le Maroc?
Pour l'«Alerte Voyage» concernant l'Algérie, le Département américain la justifie par ses «craintes d'attentats» en dépit de «leur diminution considérable». Il explique : «Alors que la violence a considérablement diminué ces dernières années, les groupes terroristes restent actifs dans certaines parties du pays.
Bien que les grandes villes soient fortement surveillées, la possibilité d'actes terroristes dans les zones urbaines ne peut être exclue». Les extrémistes ont mené des attaques dans les domaines suivants : région montagneuse au sud et à l'est d'Alger (pronvinces de Blida, Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira, Béjaïa), plus à l'est en dehors de la ville de Constantine, régions frontalières du Sud et de l'Est, y compris Tébessa et la région du mont Chaâmbi, au sud de Souk Ahras, près de la frontière tunisienne.
Bien que la plupart des attaques soient dirigées contre l'armée ou la police algériennes, en septembre 2014, un groupe, affilié à l'Etat islamique au Levant, a enlevé et tué un ressortissant français dans la région de Kabylie. En janvier 2013, une organisation liée à Al Qaîda a attaqué une usine de production de gaz près d'In Aménas, en Algérie, pas loin de la frontière libyenne, pris en otages des travailleurs étrangers et algériens, fait des dizaines de morts, dont trois citoyens américains.
De ce fait, le Département d'Etat a appelé ses ressortissants à «éviter de voyager à moins de 50 km de la frontière est et à moins de 450 km de la frontière sud, éviter les voyages terrestres à travers le Sahara, de ne voyager dans les villes sahariennes que par avion, de rester sur les autoroutes principales en voyageant vers les zones côtières et montagneuses à l'est d'Alger et les montagnes immédiates au sud d'Alger, de toujours voyager avec des agents de voyage de bonne réputation qui connaissent la région, d'éviter de passer la nuit en dehors des principales villes et lieux touristiques et d'informer la police locale en cas de séjours dans des endroits à l'extérieur des grandes villes».
Le Département d'Etat explique par ailleurs que «le gouvernement algérien exige que les diplomates et la plupart des travailleurs étrangers contactent le ministère des Affaires étrangères lorsqu'ils voyagent entre les wilayas afin qu'il puisse évaluer la nécessité d'une coordination policière, y compris des escortes.
Cette obligation de coordonner les déplacements peut également limiter la disponibilité des services consulaires des Etats-Unis à l'extérieur de la wilaya d'Alger». En tout cas, au lendemain du déclemenchement de cette «Alerte Voyage», de nombreux groupes de touristes américains ont annulé leur voyage, mettant à mal les tours-opérateurs algériens.
Parmi ces derniers, une agence algéroise, spécialisée dans la réception des croisiéristes anglo-saxons, a vu son programme de 7 escales à Alger (deux par mois) d'un bateau transportant un millier de touristes américains jusqu'au mois de mars 2018 annulé. Si la première, prévue le 12 décembre, était annulée pour des raisons liées au mauvais temps, les six autres l'ont été, selon le partenaire étranger, à cause du «Travel Warning» diffusé le 13 décembre 2017.
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