Algérie

Le déni comme obstacle



Le déni comme obstacle
Lorsque le traumatisme historique des Palestiniens est totalement étouffé, il devient impossible d'en discuter, de le pleurer et de l'exprimer symboliquement, empêchant ainsi d'en réparer les dommages, et augmentant la possibilité qu'il s'exprime par un passage à l'acte.La récente célébration de Balfour constitue un déni du préjudice causé aux Palestiniens et revient à un refus de reconnaissance de l'existence du traumatisme et de la souffrance humaine et d'en assumer la responsabilité morale. La Grande-Bretagne n'a aucune honte de son histoire impérialiste qui a inclus l'érosion des Palestiniens. Elle continue de se comporter d'une manière hégémonique, considérant les Israéliens comme culturellement et racialement supérieurs aux Palestiniens. Si l'existence même de l'occupation traumatique est déniée, alors la responsabilité, les remords et la solidarité se trouvent rejetés, une immunité totale pour les violations commises par Israël continue de lui être accordée, et la souffrance des Palestiniens peut difficilement être reconnue, et encore moins guérie. L'occupation a toujours espéré briser la conscience collective palestinienne avec les massacres et les guerres et en perpétuant la douleur qui reste fraîche dans notre mémoire. Aujourd'hui, le général Yoav Galant, ministre du Logement et ancien commandant de la région Sud qui dirigeait la guerre en 2008, parle d'une «quatrième guerre au printemps prochain». Sur la radio israélienne, le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, a déclaré que si le gouvernement décidait de mener une nouvelle guerre, cette confrontation devra se terminer par une grande victoire israélienne et l'écrasement de la résistance palestinienne à Ghaza, et pour toujours. Mais, en réalité, ce ne sont pas les préparatifs de la résistance qu'Israël devrait craindre le plus, mais plutôt la désensibilisation des citoyens et la baisse du niveau de leur peur, conséquences des frappes, des chocs et des pertes répétés qui ont affecté la plupart des gens là-bas. «C'est une reconnaissance et non le déni qui est capable d'humaniser toutes celles et ceux qui sont impliqués, en cultivant l'empathie, la confiance et en ouvrant la voie à la guérison de l'histoire, à la réconciliation et à la construction de la paix. Exhorter Israël afin qu'il mette un terme à sa politique coloniale, au lieu de célébrer le vol de la terre palestinienne, est un domaine important de l'intervention dans le rétablissement de la paix», souligne le Dr Samah Jabr, avant d'ajouter que «l'histoire ne sera pas écrite par la force seule, si irrésistibles qu'Israël et ses alliés semblent être». Certains Palestiniens ne seront pas réduits au silence devant l'atroce occupation de la Palestine. «Nous allons exprimer notre témoignage historique et raconter notre histoire pour donner un sens aux griefs insensés du colonialisme (...). Le militantisme anti-oppression est notre remède contre le traumatisme politique, et il nous guérira en tant qu'individus, et il nous aidera à guérir de l'histoire ternie de notre patrie.»


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