Le programme national de mise à niveau des PME aulequel le gouvernement a donné son feu vert depuis près de deux ans accuse déjà un retard important.
Après plus de deux années de consultations, l'Algérie et l'Union européenne (UE) sont parvenues à un accord sur la révision du calendrier du démantèlement tarifaire de l'accord d'association. Le nouveau calendrier 'prévoit notamment un report jusqu'en 2020 de la levée des barrières tarifaires pour une large gamme de produits industriels importés par notre pays". L'accord prévoit également, dans son volet agricole, un réaménagement de certains contingents préférentiels de l'Union européenne pour les produits agricoles, et produits agricoles transformés. Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur le 1er septembre 2012.
Cet accord constitue un nouvel acquis pour l'Algérie qu'il convient de fructifier et de mettre à profit pour la mise à niveau des entreprises et de se préparer à la concurrence imposée par la création de la Zone de libre-échange. Le programme national de mise à niveau, d'un montant de 386 milliards de dinars, décidé par les pouvoirs publics pour la période 2010-2014, traduit sans nul doute une volonté de l'Etat d'appuyer l'entreprise dans son développement afin de lui permettre de faire face aux menaces et de relever les défis auxquels elle est aujourd'hui confrontée.
Annoncé par le gouvernement le 11 juillet 2010, le programme national de mise à niveau des PME est destiné, suivant les termes du communiqué du Conseil des ministres qui l'a adopté, à 'préparer les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et à permettre la diversification de nos exportations". L'Etat s'est fixé un objectif de mettre à niveau 20 000 petites et moyennes entreprises durant la période 2010-2014. Ce programme ambitieux, auquel le gouvernement a donné son feu vert depuis près de deux ans, accuse déjà un retard important. En juillet dernier, le directeur général de l'ANDPME a indiqué que 600 premières PME avaient reçu l'accord du ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement pour participer au programme national de mise à niveau. Avec ces décisions, les entreprises peuvent avoir accès aux aides financières de l'Etat pouvant atteindre 20 millions de dinars (selon la taille de l'entreprise), et des crédits bancaires à des taux bonifiés. Ces financements sont destinés à payer notamment les diagnostics des systèmes de management et de production, la certification de la qualité des produits ainsi que l'acquisition de nouveaux équipements de production.
À ce rythme, il nous paraît difficile, eu égard aux conditions qui président actuellement à la réalisation du programme de mise à niveau en cours et au chiffre pour le moins ambitieux de 20 000 entreprises fixé comme objectif à atteindre en 2014, d'être au rendez-vous de cette échéance alors que, déjà, on enregistre plus d'une année de retard dans la mise en 'uvre, à moins de lancer des actions tous azimuts sans objectifs précis et sans rechercher l'efficacité qui en est attendue, ce qui, évidemment, n'est pas souhaitable. Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics au cours de ces dernières années pour booster l'entrepreneuriat et la création d'emplois, un décalage important est observé entre les intentions affichées et les résultats obtenus sur le terrain. Cela est dû à diverses contraintes sur lesquelles le patronat a attiré maintes fois l'attention, aux contradictions plusieurs fois relevées qui freinent l'entreprise de production et favorisent les commerces en tous genres et à l'absence d'une évaluation objective de la situation économique qui aurait permis d'en tirer les enseignements utiles et d'y apporter en connaissance de cause les ajustements et les corrections nécessaires.
Le gap de compétitivité qu'accusent les entreprises algériennes par rapport aux concurrents étrangers est important et nourrit un malaise permanent au sein du monde productif qui vit sous la menace d'une reconversion des activités ou d'une disparition pure et simple. Les résultats du recensement économique rendus publics récemment par l'ONS sur la composante du secteur industriel privé : de Très petites entreprises (TPE), personnes physiques, entre 0 et 9 employés, moins de 20 millions de dinars de chiffre d'affaires. Ce n'est pas avec ce type d'entreprises que le pays pourra relever le défi de la compétitivité. D'où l'urgence de faire émerger des champions capables de tirer l'économie algérienne vers le haut. Des entreprises compétitives qui récupèrent leurs parts de marchés intérieurs et qui engagent la bataille de la conquête de débouchés extérieurs.
M. R.
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Posté Le : 28/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane Rabhi
Source : www.liberte-algerie.com