Algérie

Le démantèlement tarifaire, pour quoi faire '


Nous savons que l'Algérie devait consolider son environnement socioéconomique pour pouvoir accéder au rang de pays émergent et que l'association entre l'Algérie et l'Union européenne devait permettre la mise à niveau des entreprises algériennes pour les rendre plus compétitive.Ce projet, vieux de plus de dix ans et mis en branle en 2005 après sa ratification par les deux parties, n'a rien donné en termes de gain aux Algériens. Seule l'Union européenne a tiré de cet accord profit et continue de nos jours à voir sa balance commerciale largement excédentaire sur toutes les opérations commerciales. Revoilà encore un nouveau round de négociation pour rééquilibrer les échanges. Ce qui est marrant c'est qu'on retrouve les mêmes discours usités en 2002, en 2005 en 2008. Ainsi, l'Algérie renouvellera sa demande dans la «clause de rendez-vous» par le temps nécessaire à la préparation des entreprises algériennes à la concurrence. Nous revoilà repartis à la case départ pour que les négociations entre l'Algérie et l'UE sur le démantèlement tarifaire aboutissent prochainement «à un compromis acceptable», comme l'affirme une source proche du ministère des Affaires étrangères, qui a qualifié la réunion de jeudi dernier à Alger de «productive». Selon le porte-parole du ministère, M. Amar Belani, que rapporte l'APS, «cette dernière session a été productive. Elle a permis aux deux parties d'affiner leurs positions respectives et d'échanger des propositions constructives». Ces propositions «devraient aboutir en principe, d'ici à quelques semaines, à un compromis acceptable dans le cadre d'un accord global final». Ce «package deal final», a encore précisé M. Belani, «devrait permettre à l'Algérie d'assurer la protection de plusieurs contingents agricoles et filières industrielles, tout en restant dans le cadre du respect de l'accord d'association avec l'Union européenne». Le dernier round des négociations entre l'Algérie et l'UE sur le démantèlement tarifaire s'est tenu jeudi à Alger. A l'issue des discussions, les deux parties ont convenu de se rencontrer pour un nouveau round en mars prochain à Bruxelles. «Nous nous sommes donné rendez-vous pour un nouveau round à Bruxelles qui sera probablement tenu en mars prochain», a précisé, de son côté, une source proche du dossier à l'issue des travaux tenus à huis clos pour aplanir les différends entre Alger et Bruxelles sur la liste des produits industriels qui bloquaient jusque-là les négociations. «La partie européenne, qui a travaillé sur le document des propositions algériennes, va répondre officiellement à ces propositions après consultations des Etats membres de l'Union.» Les négociations d'Alger ont été dirigées, côté algérien, par un groupe de responsables issus de plusieurs ministères et, côté européen, par le directeur général du commerce à la Commission européenne, M. Ignacio Garcia Bercero. En vigueur depuis 2005, l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE prévoit un démantèlement tarifaire pour aboutir à l'orée de 2017 à une zone de libre-échange. Mais, à la fin de 2010, l'Algérie avait demandé une révision du calendrier du démantèlement de dispositions tarifaires et douanières de l'accord d'association. La demande algérienne porte essentiellement sur le report à 2020 du démantèlement des tarifs douaniers au lieu de 2017. La demande algérienne a été faite sur la base d'une disposition de l'accord d'association, dite «clause de rendez-vous», qui permet la révision de certaines dispositions de l'accord, particulièrement la possibilité de revoir le calendrier de la levée des barrières douanières si l'industrie d'un des deux partenaires est touchée par des échanges commerciaux déséquilibrés. L'Algérie, rappelle-t-on, avait motivé officiellement sa demande par le temps nécessaire à la préparation des entreprises algériennes à la concurrence, d'après l'APS. Pendant que les représentants des uns et des autres discutent et prennent le temps de revisiter les dossiers, nos outils de production, qui n'ont pas été renouvelés depuis les années 1970, subiront les contre-productivités de systèmes de gestion dépendant de ressources humaines qui n'ont pas été, elles aussi, renouvelées depuis 1962.
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