Algérie

Le délibéré remis à la semaine prochaine



La cour d'appel d'Oran a examiné, hier matin, le recours introduit par Saïd Boudour après sa condamnation en première instance à deux mois de prison avec sursis pour "outrage à corps constitués".Le cyber-journaliste avait écopé de cette peine, en mars dernier, à l'issue d'un procès au cours duquel, il avait été jugé pour "outrage à corps constitués" et "diffamation", mais également pour "menaces" et "tentative de chantage" sur la personne d'un entrepreneur ; deux charges dont il avait été accusé en compagnie du lanceur d'alerte, Noureddine Tounsi.
Les deux prévenus ont été lavés des accusations liées au dossier de l'entrepreneur, mais Boudour a fait l'objet d'une condamnation avec sursis pour des publications sur les réseaux sociaux jugées outrageantes (voir Liberté du 13 mars 2021).
Les faits, rappelons-le, remontent à octobre 2019, lorsque Boudour et Tounsi ont été arrêtés à la suite d'une plainte pour menaces et chantage déposée par Klilich Cheikh, entrepreneur établi à Es-Sénia.
Déférés devant le tribunal de Fellaoucène, les deux hommes ont été remis en liberté par le juge d'instruction qui a estimé qu'ils présentent suffisamment de garanties de représentation.
Le procureur de la République, qui avait requis le placement en détention provisoire, fera appel de cette décision devant la chambre d'accusation de la cour d'Oran, qui prononcera le mandat de dépôt contre le journaliste et le placement sous contrôle judiciaire du lanceur d'alerte.
L'apparition de la pandémie de coronavirus et les mesures préventives décidées par le ministère de la Justice entraîneront le report systématique du procès.
En octobre 2020, les deux hommes seront, toutefois, jugés et condamnés par défaut à une année de prison ferme, au grand dam des avocats de la défense qui n'ont pas pu plaider en raison de l'absence des accusés : Boudour ne s'est toujours pas présenté à la justice et Tounsi n'a étrangement pas été extrait de la prison où il se trouvait depuis son interpellation un mois auparavant.
Début mars 2021, à quelques jours du procès, Saïd Boudour se présentera devant le procureur de la République près le tribunal de Fellaoucène pour l'exécution du mandat de dépôt et fera opposition à la condamnation prononcée cinq mois plus tôt.
Hier, devant la cour d'appel, le procureur de la République a requis la confirmation de la peine, tandis que Saïd Boudour et ses avocats - seule partie à avoir interjeté appel - ont plaidé la relaxe. Le verdict a été mis en délibéré pour la semaine prochaine.

S. OULD ALI


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