Algérie

Le délégué général de l'ABEF: Le rééchelonnement des dettes ne concerne pas toutes les entreprises



« Sur 3.700 milliards de dinars de crédits à l'économie, accordés par les banques, depuis janvier 2010, 1.000 milliards de dinars ont été accordés aux PME et aux micro-entreprises». C'est ce qu'a affirmé, hier, M. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF).

Le délégué de l'ABEF qui s'exprimait sur les ondes de la radio Chaîne3, a indiqué que «le financement bancaire a enregistré une croissance de 16%, sur un an.» Toutefois, le taux de couverture des besoins de financement des entreprises n'a pas dépassé 16%. Un taux qui demeure encore très faible. Alors que les besoins de financement des entreprises est grandiose, les liquidités s'entassent dans les coffres des banques.

Le réseau bancaire activant en Algérie compte 15.000 agents qui traitent les dossiers de crédits. L'objectif des pouvoirs publics est de créer 200.000 entreprises en 4 ans. M. Benkhalfa évoque également l'application des récentes mesures prises lors de l'avant-dernière tripartite, visant à sauver les entreprises en difficulté. «Toutes les banques sont concernées par l'application de ces mesures de sauvetage des entreprises», précise Benkhalfa. «Près de 450 entreprises en difficulté sont en cours de sauvetage», indique-t-il. Un budget estimatif de 150 milliards de dinars est prévu pour la prise en charge de ces mesures de sauvetage, indique M. Benkhalfa. «Les dettes ne seront rééchelonnées que pour les entreprises qui peuvent rebondir», rappelle, cependant, le délégué de l'ABEF. Lors de l'avant-dernière tripartite, le gouvernement a décidé de participer au rééchelonnement des créances bancaires des PME, confrontées à des difficultés de remboursement. Le gouvernement encourage les banques à rééchelonner les créances des entreprises en difficulté, avec un différé de trois ans, durant lesquels le Trésor public prendra en charge les intérêts. La banque créancière procédera ainsi à l'annulation des agios réservés à l'entreprise bénéficiaire du rééchelonnement. «Cette mesure n'est appliquée qu'aux entreprises qui ont encore une chance de survie», précise M. Benkalfa qui souligne que «les entreprises candidates à cette aide doivent être viables et susceptibles de rebondir». «Elles doivent avoir un business plan et des garanties en terme de bonne gestion», dit-il.

L'avant-dernière tripartite a décidé de mettre en place plusieurs commissions chargées de traiter les dossiers d'aides aux PME.

Les aides consistent, entre autres, à rééchelonner les dettes, effacer les agios et prendre en charge les intérêts intercalaires des entreprises. M. Benkhalfa souligne également que le Trésor public participe à la bonification des crédits d'investissements aux petites et moyennes entreprises. Les banques préservent le taux d'intérêt de 5,5% qu'elles appliquent pour les crédits à l'investissement et le Trésor public prendra en charge une bonification de 2% sur cet intérêt, applicable aux crédits bancaires d'investissement aux PME. L'entreprise bénéficiera ainsi d'un crédit à taux d'intérêt de 3,5%. Les banques sont invitées à accorder un différé sur les crédits aux PME, exclusivement destinés à l'investissement, à raison de trois ans pour les crédits à moyen et long termes (5 à 7 ans) et de cinq ans sur les crédits à long terme (plus de 7 ans). Le Trésor public couvre aussi les risques de change. L'avant-dernière tripartite a également décidé d'alléger les procédures fiscales et le traitement des dettes fiscales et des dettes des PME, au niveau des banques.

M. Benkhalfa affirme que le but de ces dispositions de sauvetage «n'est pas de reproduire les créances non performantes». «Pas de sauvetage tous les deux ans, mais une seule fois», prévient-il, évitant de ne fournir aucun chiffre sur le volume de ces créances non performantes. Invité à commenter la récente mesure permettant aux PME et aux micro-entreprises d'avoir une part de marché dans les commandes publiques, M. Benkhalfa estime que «cette disposition va permettre aux entreprises de rebondir et de récupérer des parts de marchés.»




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