Algérie - Revue de Presse

Le délai de reddition est fini sans prorogation



Trop tard pour les cadres du FIS à l’étranger ? La panique qui s’empare des dirigeants du FLN tout comme les autres supporters du retour de l’ex-Fis n’est pas liée au devenir des groupes armés ou au dossier des indemnisations… Si le chef de l’Etat ne proroge pas le délai au-delà du 28 août (ce qui creuse déjà le retard), les dirigeants du parti dissous ne pourront plus bénéficier de quoi que ce soit et leur exil risque de se transformer à vie. On peut comprendre, en effet, la colère d’Anouar Haddam qui, à partir de Washington, n’a eu de cesse de multiplier les déclarations avertissant que la paix ne serait possible qu’en permettant le retour sous quelque forme que ce soit, du parti auquel il se plait à croire encore. Mourad Dhina, Rabah Kébir (qui promettait de rentrer en juillet) et d’autres encore, sont dans la même situation et il semble que l’espoir reste très mince pour leur retour, d’autant qu’ils pensent encore être en position de conditionner leur venue en Algérie par le recouvrement des droits à l’exercice politique. C’est donc quasiment l’article 7 contre l’article 26. Le premier mentionne que «l’action publique est éteinte à l’égard de toute personne qui a commis ou a été complice d’un ou de plusieurs faits prévus aux articles 87 bis 4 et 87 bis 5 du code pénal, et qui dans un délai maximum de six (6) mois à compter de la publication de la présente ordonnance au Journal officiel, met fin à ses activités et le déclare aux autorités compétentes devant lesquelles elle se présente».Or, nous sommes déjà six mois et deux jours sans que le président Bouteflika ne donne le moindre signe dans le moindre sens. En revanche, l’article 26, redoutable par sa portée, assure que «l’exercice de l’activité politique est interdit, sous quelque forme que ce soit, pour toute personne responsable de l’instrumentalisation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale». «L’exercice de l’activité politique est interdit également à quiconque, ayant participé à des actions terroristes refuse, malgré les dégâts commis par le terrorisme et l’instrumentalisation de la religion à des fins criminelles, de reconnaître sa responsabilité dans la conception et la mise en œuvre d’une politique prônant la violence contre la Nation et les institutions de l’Etat», précise encore le texte de la charte. C’est dire que même si le chef de l’Etat devait procéder à la prorogation du fameux délai, on ne voit franchement pas en quoi cela sauverait les dirigeants du Fis qui sont marqués à vie par le sceau de la responsabilité historique. Et ce n’est pas le fameux article 47 tant brandi par une aile de l’opposition qui pourrait les sauver. «En vertu du mandat qui lui est conféré par le référendum du 29 septembre 2005 et conformément aux pouvoirs qui lui sont dévolus par la Constitution, le président de la République peut, à tout moment, prendre toutes autres mesures requises pour la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale». Cela l’autorise-t-il à prendre des mesures contraires à l’esprit et à la lettre de la charte? Certainement non, d’autant plus que nous parlons d’un texte qu’il a lui-même élaboré, proposé au peuple et pleinement assumé présentement. L’Algérie pour toujours sans ces dirigeants du Fis qui ont préféré l’exil à la paix? Cela doit convenir à beaucoup... Réda Amarni
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