Dysfonctionnement des organismes de contrôle. Qualité médiocre. Absence de normes et de sécurité. Modifications apportées par les occupants. A travers ces remarques, on pourrait croire qu?il s?agit de l?Etat de l?Algérie, pays fragile et mal construit, que les occupants ont fini par délabrer après des décennies de stratégies aléatoires de la part des gouvernants, d?essais cliniques et d?hybridations idéologiques. En fait non. Il s?agit du procès lié au séisme de Boumerdès qui se tient en ce moment. Si un tremblement de terre est d?abord une catastrophe naturelle qui tue aussi des Japonais, la question centrale du procès est de savoir si avec un peu plus de rigueur, on aurait pu avoir moins de morts. Oui bien sûr, mais combien ? Autant de questions qui se sont posées dans l?indifférence généralisée, ce qui est fait étant fait. Mais s?il faut revenir à l?art du slogan, « un Etat fort » est surtout un Etat qui contrôle bien et non pas un Etat qui sait mettre ses émeutiers en prison rapidement. Et un Etat fort avec une société faible ne sert à rien d?autre qu?à instaurer une dictature éclairée au gaz de ville. La construction est évidente, il faut aussi à l?Algérie une société forte, à même de contrer toutes les menaces internes, toutes les stratégies d?asservissement de la société ne faisant que délabrer un peu plus ce qui est fissuré. D?un autre point de vue par contre, l?Algérie, comme Boumerdès, est encore debout, signe qu?elle est solide. Comment alors une poignée de punks délirants avec un vague mot d?ordre islamiste a-t-elle pu déstabiliser un régime aussi policier que celui de l?Algérie ? Comment les services de renseignements ont-ils pu se faire dépasser par quelques « nus » en qamis et claquettes ? C?est la question d?un autre procès de construction mal faite. Les services de sécurité sont-ils chargés de défendre le peuple ou de le surveiller ?
Posté Le : 18/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com