Algérie

Le défi «bio»


Un deuxième retrait de dattes algériennes (Deglet Nour) du marché français, suite à la détection d'un pesticide interdit en UE (diflubenzuron), a été publié le 23 août dernier par le site français des alertes de produits dangereux «rappel conso». L'alerte peut-elle laisser indifférents le consommateur algérien et les pouvoirs publics également ' Un premier rappel touchant les dattes algériennes a été lancé au mois de juin dernier, accompagné de la mention «ne pas consommer» et à «rapporter le produit au point de vente contre remboursement ou échange», pour le même motif dans les deux cas, en l'occurrence la détection d'un pesticide non autorisé dans les pays de l'Union européenne, sans faire réagir sur le plan interne. Le consommateur algérien achète au prix fort des dattes de moindre qualité que celles déclarées interdites à la consommation en France, sans se soucier des pesticides et de leurs effets sur sa santé. Bien évidemment, le consommateur ne peut pas avoir la garantie que les produits achetés au marché sont sains, d'autres parties habilitées doivent intervenir pour le prémunir, en ordonnant le retrait des produits contaminés de pesticides. Mais, a-t-on la volonté de retirer du marché les fruits contaminés de pesticides et les moyens d'analyses pour les détecter ' Le ministre de l'Agriculture a, dans un appel lancé au début de l'année en cours, incité les agriculteurs à «éviter l'utilisation abusive des pesticides ». Et les services agricoles, de leur côté, assurent qu'ils disposent aujourd'hui de différents outils qui réglementent l'utilisation des pesticides en Algérie, où des laboratoires publics et privés disposent de capacités d'analyses capables d'identifier et quantifier les composés individuels de pesticides, mais on semble privilégier la méthode de la sensibilisation des agriculteurs, sans mesurer les risques de maladies auxquels se trouvent exposés les consommateurs. Les médecins spécialistes en savent quelque chose à ce sujet. Mais pourquoi tout ce beau monde adopte une position de tolérance, voire laxiste, face à ce phénomène du recours excessif aux pesticides dans l'agriculture ' En tous cas, le retrait des dattes du marché français, premier pays destinataire des exportations de ce produit, interroge. Est-ce que ces dattes impropres à la consommation seront détruites sur place, en France, ou exportées vers le pays d'origine ' N'y a-t-il pas un risque de les retrouver sur les étals de nos marchands ' La réglementation algérienne reste permissive concernant l'utilisation des pesticides dans l'agriculture (si elle ne l'était pas, on aurait découvert la contamination des dattes avant leur exportation), faisant peser des craintes sur la santé des consommateurs. Les autorités publiques le savent pertinemment, nos agriculteurs sont de grands acheteurs de pesticides, et ils en usent abusivement pour protéger leurs récoltes contre les insectes nuisibles. Aujourd'hui, le véritable défi de l'agriculture passe par le bio, et si le pays veut vraiment gagner les marchés extérieurs, comme on le laisse entendre, il est impératif de passer aux analyses tous les fruits et user d'une fermeté sans faille pour retirer de la vente tout produit contenant des résidus de pesticides.
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