Oran accueille une conférence africaine sur l'économie verte. L'intitulé résume la problématique et les défis. Si l'Afrique n'a aucune responsabilité dans les déséquilibres climatiques, elle n'en est pas moins une de ses victimes expiatoires. Son sous-développement a ouvert la voie à toutes les économies riches et les puissantes multinationales qui n'hésitent pas à surexploiter toutes les richesses du continent -humaines et naturelles- à leur bénéfice. Certains sont allés jusqu'à envoyer en Afrique leurs déchets, y compris radioactifs. Ils sont coupables, assurément. Mais le sont tout autant les dirigeants africains qui ont laissé faire et se sont plus préoccupés de leur maintien au pouvoir et leur enrichissement personnel que du développement de leur pays. La corruption et les transferts illicites de capitaux sont une réalité qui se chiffre en centaines de milliards de dollars. Récupérés, ces capitaux, ajoutés aux potentiels existants, permettraient au continent africain, qui enregistre une croissance positive, de s'imposer comme une puissance économique, à condition de réussir à réorienter son développement vers une croissance inclusive qui profiterait aux populations. Dans une communication lue à Oran en son nom, la présidente de la Commission de l'environnement de l'Union africaine, Mme Dlamini Zuma, a indiqué qu'«en 2050, la moitié de la population africaine aura moins de 20 ans. Actuellement, plus de 60% de terres arables sont non cultivées. Nous devons exploiter ces ressources pour le développement de ce continent, mais faire aussi progresser son économie verte dans les secteurs de l'énergie, de l'environnement, de l'agriculture, du bâtiment, de la pêche et autre».Le défi est là, mais il n'est pas insurmontable. Le retard qu'a pris l'Afrique l'a desservie, certes, mais il peut être aussi capitalisé. N'ayant pas développé des économies basées sur des industries polluantes, elle n'aura pas à supporter les coûts des transferts vers une économie verte, mais juste ceux de la construction de cette économie. Le tout est de faire les bons choix et ne pas se laisser prendre aux pièges des schémas de développement importés qui sont tous basés sur la surexploitation des ressources énergétiques fossiles et polluantes, auquel cas l'Afrique reviendra à la case Départ, mais encore plus démunie et sous-développée.Et ça sera la plus dramatique et stupide autodestruction. Car l'Afrique a tous les moyens pour se préparer au remplacement du pétrole, gaz, charbon, nucléaire et gaz de schiste sans retarder son développement ni hypothéquer son avenir et celui des tous ses enfants.H. G.
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Posté Le : 23/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hassan Gherab
Source : www.latribune-online.com