Algérie

Le défi



Le défi

Déjà qu'en temps normal, il passe aux derniers plans, avec la grève, qui déglingue un peu plus l'école algérienne, et le débat politique, qui n'arrive pas à décoller le nez des pâquerettes, occupant les devants de la scène, l'environnement devient carrément accessoire. La confirmation nous est donnée par le premier responsable de l'entreprise en charge de la production et la distribution de l'énergie électrique, le P-dg de la Sonelgaz. Abordant sur les ondes de la radio la question des énergies renouvelables (EnR) et de leur intégration dans le réseau électrique national, il douchera les espoirs des citoyens qui voudraient réduire la facture électrique grâce aux EnR, ensignifiant que c'est pas demain la veille que l'énergie verte prendra place en Algérie. Il y a, certes, des producteurs de panneaux photovoltaïques, mais point de producteurs d'énergie solaire, ni éolienne ou géothermique, arguera le P-dg. A qui la faute ' Pourquoi les investisseurs algériens évitent-ils donc ce créneau ' La réponse, défrisante soit dit en passant, nous est encore donnée par le responsable de Sonelgaz selon lequel le photovoltaïque ne peut devenir populaire pour l'heure, les citoyens étant réticents pour l'installation de panneaux solaires sur leurs toits !' Autrement dit, les Algériens seraient contre un système qui leur permettrait d'avoir de l'électricité gratuitement, même à 30 ou 40% de leur besoins énergétiques ! Il aurait été plus logique et surtout crédible de reconnaître que l'Algérie accuse un grand retard dans le domaine de la protection de l'environnement en général et le développement des EnR en particulier. Le Programme national des énergies renouvelables est non seulement inscrit dans le long terme avec la perspective de produire 40% d'électricité à partir des EnR à l'horizon 2030, mais il est encore en phase de projet et d'expérimentation. Pendant ce temps, on continue de s'équiper en centrales à charbons -dites moins polluantes- et on s'engage dans la fracturation des sols pour la prospection des gaz et pétrole de schiste. N'aurait-il pas été plus judicieux d'avancer sur les deux fronts en travaillant à garantir l'approvisionnement en énergies tout en développant celles qui pourront prendre demain le relais ' On aurait pu amorcer la dynamique avec des petites réalisations telle la généralisation de l'utilisation des chauffe-eaux solaires. Le reste viendra immanquablement, comme c'est venu dans tous les pays qui ont réussi le passage des énergies fossiles polluantes aux énergies renouvelables propres. Au Danemark, petit pays nordique, les EnR ne font plus débat, mais de grands pas et de réelles économies. Elles contribuent déjà pour 36% au bilan électrique. A côté, la Norvège, où l'hydroélectricité produit près de 95% de l'électricité du pays, cartonne avec 65%, et l'objectif pour 2020 est de parvenir à un mix énergétique global composé à 67,5% d'EnR. Ces résultats sont d'abord et avant tout le fruit d'une révision radicale de la vision qu'avaient les deux pays du développement de la production énergétique. Et cette vision que l'Algérie n'arrive pas encore à avoir, d'où le retard et la tiédeur des responsables qui sont censés promouvoir les EnR.H. G.




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