La garde communale ne dépend plus désormais du ministère de l'Intérieur
et des Collectivités locales. Ce corps de sécurité, créé en 1994, est placé
sous la tutelle du ministère de la
Défense, à la faveur d'un décret publié dans le Journal
officiel jeudi dernier.
«Le pouvoir de tutelle sur le corps de la garde communale est transféré
au ministère de la Défense»,
est-il écrit dans l'article 1 du décret présidentiel n°11-89 du 19 Rabie El Aouel 1432, correspondant
au 22 février 2011.
Le même décret dans son article 2 stipule que «le transfert de pouvoir de
tutelle donne lieu à un procès-verbal établi conjointement par le ministère de la Défense nationale et le
ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales». Le procès-verbal, est-il
précisé, doit comporter «une liste nominative des personnels par catégorie et
lieu d'affectation», «un inventaire physique des matériels et équipements dont
dispose le corps de la garde communale» et «une situation, par site
d'implantation, des infrastructures affectées au corps de la garde communale».
L'article 3 du décret présidentiel note par ailleurs que «la mise en
Å“uvre du transfert de pouvoir de tutelle et l'intégration du corps de la garde
communale au ministère de la
Défense nationale sont conduites et coordonnées conjointement
par le ministère de la Défense
nationale et le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales». Soumis
désormais au régime militaire, les gardes communaux qui resteront en activité
auront de la peine à «manifester» à l'avenir. En tous les cas, les gardes
communaux, du moins ceux que nous avons pu joindre hier, ne semblent pas
satisfaits et continuent d'exiger la satisfaction de leurs revendications
qu'ils qualifient de «légitimes».
Farid, garde communal au niveau de Bouira et
qui était parmi les premiers à se rendre à Alger le 7 mars dernier pour se
rassembler devant l'APN, ne l'entend pas de cette
oreille. «On veut nous pousser à la porte», nous a-t-il déclaré, non sans
rappeler «tous les sacrifices consentis par ce corps de sécurité au niveau de
cette wilaya en proie au terrorisme jusqu'à aujou-rd'hui».
Notre interlocuteur affirme que la contestation reprendra si les revendications
ne sont pas satisfaites à partir de ce mois de juin. «Si nos salaires ne sont
pas augmentés, comme cela a été convenu lors de nos réunions à Alger, nous
allons encore une fois manifester notre mécontentement ici à Bouira et même à Alger», promet Farid qui affirme que son
salaire de base ne dépasse pas 14.000 DA.
Au niveau de la wilaya d'El-Tarf, sur les 32
détachements de la garde communale, une vingtaine sont déjà dissous et les
éléments orientés vers des postes de travail dans le secteur public. C'est ce
que nous a déclaré Zidane, un autre garde communal
dans cette wilaya qui a montré pareillement son mécontentement face à la
décision du gouvernement de mettre sous tutelle du ministère de la Défense la garde communale.
Il soutient par ailleurs que plusieurs de ses collègues veulent sortir de ce
corps et prendre leur retraite mais ont été maintenus dans leur fonction. «La
garde communale a été créée dans la confusion et nous continuons de travailler
dans l'anarchie», lâche-t-il. «Nous voulons notre retraite après quinze années
de loyaux services», dira pour sa part Benhamadi, un
autre garde communal basé à Constantine, en soulignant que «les gardes
communaux ne veulent que leurs droits à l'instar des autres corps de sécurité»
avec lesquels ils ont combattu côte à côte.
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Posté Le : 28/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com