Algérie

Le décor est planté



Le décor d'une élection présidentielle qui distribue lepremier rôle à Abdelaziz Bouteflika vient d'être planté hier dans l'hémicycledu boulevard Zighoud Youcef, à la faveur de la clôture de la session d'automnede l'APN.Les choses se précisent autour de la candidature du chef del'Etat et le doute s'est dissipé avec l'intervention hier devant les députés,tour à tour, du Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, du président del'Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, et de celui du Sénat,Abdelkader Bensalah.Ziari aura développé un plaidoyer qui s'est plutôt évertuéà démonter un schéma occidental politiquement orienté qui voudrait qu'une autrecandidature du premier magistrat du pays à la présidence soit en mesured'égratigner l'image de marque de l'Algérie. En effet, sur ce chapitre, leprésident de l'APN devait préciser, fort à propos pour ceux qui mettent enavant ce type d'argumentaire, que la limitation de mandat était parmi lesconditions imposées de l'extérieur à certains pays africains durant les années1990, sous le prétexte du principe de l'alternance au pouvoir. Et ce qui est surtout remarquable dans cette plaidoirie,c'est incontestablement le quitus que vient de recevoir le président de laRépublique de la chambre basse du Parlement. La chose est donc pratiquementacquise du côté de l'hémicycle, dans la mesure où le président de l'Assembléepopulaire nationale a clairement signifié que la position qu'il avait expriméeétait loin d'être une initiative personnelle. N'est-ce pas que Ziari avaitinsisté sur cette qualité du Parlement d'être représentatif de toutes lessensibilités politiques du pays ? Et ce n'est sûrement pas le FLN de AbdelazizBelkhadem et le RND de Ahmed Ouyahia, autant dire l'essentiel de l'assembléeparlementaire, qui iraient dire le contraire.Rien ou presque rien ne s'oppose désormais à la candidaturede Bouteflika. Mieux, l'initiative, toute l'initiative lui revient. D'abordcelle du choix du moment de l'annonce officielle de la révision de laConstitution et, partant, de sa candidature, ensuite celle de la teneur de larévision de la loi fondamentale, enfin de l'organisation ou non d'unréférendum.Et il semble bien que les soutiens à la candidature deBouteflika ne sont pas tenus dans le secret mais qu'ils se sont préparés quandmême à toutes les éventualités et font en sorte d'être prêts à donner corps àchaque scénario qu'envisagerait le Président. «Dans le cas où le Président décideraitde procéder à des amendements touchant les équilibres entre les institutions,cela exigera un référendum», disait hier Belkhadem. Qu'à cela ne tienne, partispolitiques, syndicats, famille révolutionnaire, associations, comités desoutien..., tout ce beau monde sera mis à contribution pour un plébiscitepopulaire. Dans le cas où «les amendements ne toucheraient pas ces équilibres,c'est au Président de décider s'il faut aller vers un référendum ou secontenter de (consulter) le Parlement», disait encore le Chef du gouvernement.Pour Bensalah, la «revendication» de la révision de laConstitution est d'une importance qui nécessite une sérieuse prise enconsidération et une adhésion en faveur de l'intérêt du pays et de la nation».La question du Parlement réglée, il est fort à parier queAbdelaziz Bouteflika ira vers le référendum, histoire d'éprouver sa cote depopularité et surtout de mieux asseoir sa légitimité populaire.


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