Algérie

Le décollage industriel se fait toujours attendre



Le décollage industriel se fait toujours attendre
L'économie hors hydrocarbures constitue aujourd'hui l'unique alternative de l'Algérie face aux aléas et errements du marché énergétique mondial. Hyper dépendante aux prix du pétrole, l'économie nationale est confrontée dans la conjoncture actuelle au défi de sortir de la rente pétrolière et passer à un autre régime de croissance basé essentiellement sur la diversification et l'intensification de la production nationale. Cette dernière reste, pour le moment, concentrée dans des créneaux bien définis, mais qui n'arrivent toujours pas à satisfaire les besoins nationaux et encore moins dégager des surplus destinés à l'exportation. Des efforts ont été néanmoins consentis dans certains secteurs à la portée des opérateurs économiques algériens dont l'électroménager, l'industrie pharmaceutique, l'agroalimentaire et à moindre échelle les équipements informatiques. En gros, les différents segments de l'industrie nationale nécessitent un rythme d'investissement plus élevé capable de permettre aux entités économiques d'atteindre une taille critique et de produire à des niveaux satisfaisants. Pour le moment, la part de l'industrie nationale demeure infime, se situant à environ 5% du PIB. Le gouvernement entend porter ce taux à plus de 15% et faire contribuer l'industrie nationale dans la réduction des importations de 30 milliards de dollars. Le chiffre est, certes, important, mais réalisable. Pour ce faire, le ministère de l'Industrie et des Mines a mis en place au début de l'année en cours une stratégie portant reconfiguration du secteur économique public. Celle-ci a donné naissance à des groupes industriels homogènes susceptibles d'enclencher un processus de relance de l'activité productive. Le ministre avait même qualifié cette stratégie de «plan de la dernière chance». Ce plan concernera notamment la sidérurgie, la métallurgie, la mécanique et les industries manufacturières. À travers cette démarche, l'Exécutif entend aller vers une intensification des projets industriels et un redéploiement spatial des différentes activités.La création des 12 nouveaux groupes industriels au début de l'année en cours devrait être un facteur pouvant contribuer à dynamiser l'activité industrielle et densifier le réseau de sous-traitance.Il s'agit aussi de permettre l'émergence d'une nouvelle culture managériale au sein des entreprises et entités économiques publiques. Néanmoins, pour les économistes, cette stratégie industrielle ne devrait pas être limitée à l'industrie lourde et aux gros investissements. Une attention toute particulière devrait être accordée à la création des PME, particulièrement dans le créneau des industries manufacturières. Il convient de rappeler, sur ce point, que cette branche industrielle a été le grand perdant du désinvestissement qu'a connu le pays durant les années 90. Selon les résultats d'une étude réalisée sur l'évolution de l'industrie nationale, l'industrie manufacturière a perdu entre 1989 et 2006 des parts non négligeables sur le marché local. Ainsi, sur un indice de 100, cette industrie a vu ses parts chuter de 100 en 1989 à 67 points en 1999 et 58 en 2006. En d'autres termes, la production de l'industrie manufacturière a été divisée par deux sur la période de référence. Cette situation montre l'urgence aujourd'hui de remettre sur pied les différents créneaux industriels ravagés par la concurrence des importations chinoises. Ce travail, dont une partie a été déjà entamée par le gouvernement, nécessite l'association des efforts de toutes les parties concernées. Le ministère de l'Industrie explique que le développement de la stratégie industrielle «nécessite l'implication des acteurs principaux suivant : les travailleurs, l'entreprise et le gouvernement. L'objectif de la mobilisation de ces acteurs est la mise en place d'un cadre d'action consensuel de référence qui sert les stratégies des entreprises, les actions des syndicats et les politiques de l'Etat».S. B.




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