Algérie

Le déclin des investissements fait peur



Les investissements post-Covid dans l'amont pétrolier mondial sont toujours à la traîne par rapport aux niveaux d'avant la pandémie, ce qui fait que le marché reste sous pression, malgré les efforts de stabilisation menés par l'Opep et ses partenaires non-Opep. Pour que l'industrie pétrolière mondiale puisse assurer l'équilibre entre la demande et l'offre sur le moyen et le long termes, les investissements mondiaux dans le pétrole doivent atteindre les niveaux d'avant la pandémie, soit plus de 525 milliards de dollars par an, lit-on dans un rapport publié par le Forum international de l'énergie et IHS Markit. Selon les données contenues dans le rapport, les investissements mondiaux dans le pétrole restent bien loin de leurs niveaux d'avant la pandémie de Covid, s'établissant, cette année, pour la deuxième année consécutive, à environ 341 milliards de dollars seulement.Il s'agit là d'un déclin de près de 25% par rapport aux niveaux d'investissement de 2019. L'agence Moody's estime, pour sa part, dans un rapport publié en octobre, que les dépenses annuelles mondiales dans l'amont pétrolier doivent augmenter de 54% pour atteindre 542 milliards de dollars si le marché pétrolier veut éviter le prochain choc de pénurie d'approvisionnement. Ce repli des investissements fait dire au secrétaire général de l'Opep, Mohammad Barkindo, son inquiétude quant aux conséquences de cette baisse sur l'approvisionnement mondial en pétrole brut. Le secrétaire général de l'Opep n'a pas manqué, à ce propos, d'avertir les participants, la semaine dernière, au Congrès mondial du pétrole, sur cette imprudence face à la réduction des investissements dans la production de pétrole et de gaz. Des investissements insuffisants qui, selon lui, entraîneraient des pénuries d'énergie, ainsi que des déséquilibres du marché et des prix plus élevés à l'avenir.
Dans une interview accordée à Rossiya 24, le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, est venu, hier, conforter le secrétaire général de l'Opep dans ses projections, assurant que malgré le déclin des investissements, l'industrie pétrolière mondiale commence à peine à entrevoir le bout du tunnel, grâce aux efforts consentis par l'Opep+. "Nous évaluons positivement les actions communes depuis 2016. Elles nous ont permis de rentabiliser les investissements et de restaurer la confiance dans l'industrie. C'est une période stratégiquement plus longue pour planifier nos activités", a déclaré Alexander Novak à Rossiya 24.
L'Opep+, qui réunit les membres de l'Opep et leurs alliés parmi les producteurs non-Opep, dont la Russie, continue de desserrer progressivement les vannes, en allégeant de 400 000 bpj chaque mois les restrictions de la production entamées l'année dernière et qui cumulaient une coupe globale de près de 10 millions de barils par jour. Plus tôt en décembre, le groupe a surpris de nombreux observateurs du marché en s'en tenant à son plan d'assouplir les réductions de production en janvier de 400 000 b/j, malgré les preuves croissantes d'un excédent de pétrole plus important que prévu au début de l'année prochaine. L'Opep, elle-même, a mis en garde contre une hausse des excédents du marché dès le premier trimestre 2022, dans une réponse aux appels incessants en faveur d'une hausse de la production.

Ali Titouche


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)