Le déclic psychologique, réalité ou grand bluff

Plutôt étrange cette notion de «déclic» dans le monde du football. D'autant plus étrange qu'auparavant le déclic était en général déclenché par la venue de nouveaux éléments dans une équipe de football et plus particulièrement d'un entraineur.Aujourd'hui, c'est tout à fait le contraire qui se passe, un coach n'hésite pas à proposer à son employeur la résiliation de la relation de travail au motif que son départ pourrait mettre fin aux mauvais résultats que n'arrête pas d'enregistrer l'équipe. A tout un chacun d'interpréter cette manière de faire : attitude chevaleresque du coach, dérobade qui ne dit pas son nom et choix judicieux de sortir par la grande porte pour la laisser justement grande ouverte au cas où un retour resterait envisageable et cela s'est tellement vérifié. Mais il pourrait également s'agir d'un départ savamment prémédité dans la mesure où nombreux sont également les entraineurs qui ont quitté pour une raison ou une autre leur club employeur pour se retrouver dans la semaine qui suit dans un autre. Le cas de Abdelkrim Latrèche qui, il y a quelques années, a défrayé la chronique en est le meilleur exemple.Pour faire taire une rumeur qui circulait depuis quelques jours à travers la ville, le coach du MOC en l'occurrence, que l'on disait très courtisé par l'USM Annaba et à telle enseigne que Menadi qui en était le président était plus que remarqué dans la ville des ponts pratiquement chaque jour que Dieu fait, démentait énergiquement l'information en entrainant un lundi son équipe et en répondant à l'invitation à diner de Messaoud Bourfaa président du club et qui le choyait par ailleurs comme son fils pour mettre un terme définitif à ce qui était considéré alors comme une opération toxique. Sauf que le lendemain, Latreche assurait l'entrainement de l'équipe de... l'USM Annaba au stade Chabou et confirmait le même jour son choix à des confrères de la ville du jujubier. Le MOC, leader de la division deux de la première journée à la huitième n'allait pas s'en relever et ratait lamentablement la suite du parcours en ne terminant même pas dans le peloton. La suite est connue, le grand Mouloudia de Constantine évolue désormais en division amateur et a très peu de chance de revenir un jour à son ancienne gloire.Sur la question du coach qui quitte son équipe pour créer le déclic, l'initiative revient à A. Mehdaoui et sera reprise selon les circonstances par d'autres coachs comme Slimani, Bira, Aït Djoudi et autrement formulé par Bouarrata, mais également par des entraîneurs d'origine étrangère, le dernier en date étant à l'évidence le Belge Walemme. Vraisemblablement, cela lui a réussi ou du moins réussi à son ancienne équipe puisqu'elle est venue à bout de son adversaire de samedi passé. Et quel adversaire ' Le Mouloudia de Béjaïa dans un derby où pour l'un comme pour l'autre tout risquait de basculer et à cette éventualité, c'est bel et bien le perdant qui risque de faire désormais l'impasse sur le titre de champion et encore heureux s'il arrive à terminer parmi les trois premiers tant la concurrence est désormais implacable. Concluons enfin que cette histoire de déclic reste quand même peu plausible, d'ailleurs en l'espace d'une saison Jean Guy Wallemme a dirigé l'USM Bel Abbès qu'il a quitté et qui se trouve toujours dans les profondeurs abyssales du classement. Au même titre d'ailleurs que la JSK avant qu'elle ne batte le MOB. C'est souvent un concours un peu inattendu de circonstances, mais beaucoup de man?uvres d'une partie des joueurs et du staff avec lesquels le courant ne passe pas. Sans plus.Soulignons enfin qu'à l'exception d'un ou deux clubs de Ligue 1, toutes les autres formations ont changé d'entraîneur au cours de cette saison.A. L.