Algérie - A la une

Le début de la fin '


Le début de la fin '
Enfin ! Après de longues semaines de vacuité de pouvoir et d'ardues négociations, Ennahda, le parti islamiste au pouvoir en Tunisie, et l'opposition sont parvenus, samedi dernier, à un accord pour la nomination de l'actuel ministre de l'Industrie, Mehdi Jomaâ, au poste de Premier ministre d'un gouvernement intérimaire apolitique qui se chargera de gérer les affaires courantes et, surtout, de préparer de nouvelles élections prévues début 2014. Le successeur d'Ali Larayedh à la tête du gouvernement étant désigné, Ennahda devra, selon les termes de l'accord, rendre le pouvoir d'ici quelques semaines. Cet accord devra mettre fin à la crise politique qui s'est déclarée depuis l'assassinat, en juillet dernier, de l'opposant Mohamed Brahmi, et a paralysé le pays, déjà dans une mauvaise passe, depuis la révolution de janvier 2011. Ennahda est ouvertement accusé de laxisme face à la mouvance islamique extrémiste qui s'oppose ouvertement à la démocratie et a multiplié les attaques contre ceux qui la défendent, dont les deux opposants Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd, assassiné en février dernier. Mais le retrait du parti islamiste du pouvoir signifiera-t-il pour autant la fin de l'islam politique et des difficultés économiques ' Le pari est difficile, autant sur le plan sécuritaire qu'économique. Chaque avancée de la Tunisie vers des horizons radieux est assombrie par un attentat terroriste ou des affrontements avec des groupuscules d'extrémistes. Le chaos est provoqué et entretenu. C'est sur les vagues houleuses de la misère et des troubles sociaux que surfe l'islamisme. La situation économique est tout aussi problématique. Trois ans d'incertitudes politiques ont lourdement pesé sur l'économie tunisienne et hypothéqué, voire plombé, ses perspectives. De l'avis d'économistes tunisiens, les ressources prévues dans le cadre du budget de 2014 sont «incertaines, impossibles à mobiliser, voire irréalistes». Car, pour les fonds propres, l'Etat ne sera pas en mesure de mobiliser les ressources fiscales prévues pour cet exercice, en raison du faible taux de recouvrement. Quant aux emprunts extérieurs, la baisse de la note souveraine de la Tunisie par les agences de notation internationales, a pour conséquence la réduction de la marge du pays en matière de recours aux crédits extérieurs et une détérioration de son crédit de crédibilité auprès des institutions financières internationales. Le ministre tunisien des Finances, Elyes Fakhfah, est certes confiant après l'assurance des Etats- Unis qui se sont dit disposés à accorder une garantie de prêt à la Tunisie. De plus, le crédit de précaution accordé par le Fonds monétaire international (FMI) a des chances d'être inscrit, du moins la première tranche, dans le budget de 2014. En outre, le gouvernement négocie actuellement avec l'Union européenne (UE) l'octroi d'un crédit de 300 à 500 millions d'euros. Mais, avertissent les économistes, quand bien même la Tunisie réussirait à obtenir tous ces prêts, leur volume pourrait impacter négativement les équilibres financiers du pays. C'est à ce double challenge de la sécurité et de la relance économique que devra faire face la Tunisie qui vient tout juste de retrouver un équilibre politique, encore précaire.H. G.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)