La grève
déclenchée dimanche dernier par les travailleurs algériens du chantier du 8ème
pont de Constantine, le Transrhumel, a connu des
développements tumultueux hier.
Selon les
responsables de la section syndicale, seul interlocuteur auquel nous avons pu
accéder, «le chef de chantier aurait commencé à exercer des pressions, voire
des menaces déguisées, à l'égard des travailleurs en les appellant
individuellement et les amener à cesser la grève. Nous avons déposé une plainte
contre ses agissements avec un document signé par 120 travailleurs et nous
avons saisi le procureur de la république auprès du tribunal de Constantine», nous
a déclaré hier le secrétaire de la section syndicale chargé de l'organique et
des finances, M. Kadri Fahd.
Ce dernier ajoute que « l'inspection du
travail leur a adressé, dimanche dernier, une convocation, à eux et aux
responsables de la société brésilienne, pour une réunion de conciliation ». Et,
indique notre interlocuteur, alors que les responsables syndicaux se sont
déclarés prêts à se rendre à cette réunion en désignant des délégués et en
préparant les documents de travail, ceux de l'entreprise maître
d'Å“uvre n'ont pas donné de réponse. «Nous avons voulu prendre langue avec le
seul responsable administratif présent à la direction, mais il a refusé de nous
recevoir en disant qu'il attend le retour du directeur général qui se trouve à
Alger, pour décider de répondre ou non à l'invitation de l'inspection du
travail », a expliqué ce responsable syndical. Et d'ajouter que cette
administration ne s'est pas prononcée sur la légalité de la grève. « Le
déclenchement et la conduite de notre débrayage se font dans la légalité la
plus totale et en conformité avec les textes réglementaires régissant le droit
de grève», a-t-il rétorqué en précisant que le service minimum est assuré
puisqu'il a été permis au personnel administratif, à l'infirmerie, au personnel
du restaurant de la base-vie, ainsi qu'aux femmes de
ménage d'activer normalement. De même que les manutentionnaires qui ont
réceptionné hier de la marchandise en provenance d'Alger qui n'ont pas refusé
de s'exécuter. Il a ajouté enfin que l'inspection du travail est tenue
journellement informée de l'évolution de la situation.
De notre côté, placé
devant la quasi-impossibilité d'entrer en contact avec un responsable
quelconque de l'entreprise brésilienne Andrade Gutteriez,
nous avons interrogé les responsables de l'union territoriale Ouest de l'UGTA et M. Bilami Hamza, le
secrétaire chargé des conflits sociaux. Ce dernier a affirmé que les
responsables de l'UT se sont rendus à la direction de cette entreprise pour une
ultime tentative de conciliation entre les deux partenaires, mais
malheureusement, les responsables brésiliens ont refusé de les recevoir.
Pour rappel, les
quelque 243 travailleurs environ du chantier du Transrhumel
sont entrés en grève ouverte dimanche 22 mai suite «au refus du nouveau
directeur d'AD d'appliquer la convention collective que son prédécesseur avait
pourtant signée avec les représentants des travailleurs ». Ceci d'une part. D'autre
part, les travailleurs ont voulu protester contre le licenciement de certains
des leurs et pour dénoncer l'intention des responsables de l'entreprise
brésilienne de réduire de moitié l'effectif des ouvriers algériens, prétextant
le ralentissement des travaux du chantier à cause d'obstacles.
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Posté Le : 25/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : AMallem
Source : www.lequotidien-oran.com