Algérie

Le débat sur la sécurité


La problématique classique qui a été dominante dans les relations internationales est la guerre ou la paix entre les nations.La guerre est la forme la plus courante et la plus classique que prend la violence dans la société internationale.Cette dernière est utilisée par les Etats, disposant de moyens matériels de contrainte, dans leurs relations avec d'autres Etats. Le recours à la violence a pour conséquence de porter atteinte à l'autonomie de décision d'un acteur des relations internationales. Parmi les formes de violence, la guerre est donc la plus courante, mais l'on peut aussi citer la criminalité organisée, le terrorisme, la violence économique, la violence culturelle... Dans les relations internationales contemporaines, la guerre présente un caractère public, car il s'agit d'une activité collective menée au nom d'un groupement politique souverain (comme un Etat). Max Gounelle définit la guerre comme « une activité collective organisée, menée au moyen d'armes sur décision des autorités étatiques, ayant pour but de contraindre la volonté d'un autre Etat, encadrée par des règles juridiques variées, et entraînant un effet homicide spécifique ». Christophe Euzet définit de son côté une autre forme de guerre, à savoir le mode d'expression de la revendication politique qui passe par des actions armées de nature clandestine visant à provoquer une peur chronique dans le camps des tenants de l'ordre établi, et qui est au coeur de la problématique des relations internationales de demain et aussi de la sécurité des acteurs. Il faut savoir que, selon le même auteur, la désorganisation provoquée par les actions symboliques ou meurtrières, relayées par les médias, peut produire des effets aussi importants que la guerre proprement dite. Concernant la paix, il s'agit d'une notion difficile à définir. En effet, il n'est pas satisfaisant de la définir par contraste avec la guerre puisque certaines situations de non-guerre ne sont pas pour autant des situations de paix. Le sociologue Gaston Bouthoul en propose une définition démographique et statistique. Pour lui, « la paix est l'état d'un groupe humain souverain dont la mortalité ne comporte pas une part importante d'homicides collectifs organisés et dirigés ». Dans les relations internationales, la paix est un concept valorisé. La paix est souhaitable, mais fragile car elle nécessite l'accord de tous les Etats et qu'un seul Etat peut imposer un conflit armé. En outre, la paix repose sur une demande de sécurité de l'individu : le désir de paix domine. L'état de paix peut être prolongé à travers plusieurs techniques : les techniques empiriques (la période qui suit la guerre est celle où la paix est le mieux établie), les techniques diplomatiques (à travers par exemple la constitution d'alliances et de coalitions), les techniques militaires (dissuasion), les techniques juridiques et institutionnelles (traité de paix, réglementation des conflits armés, sécurité collective), les techniques sociales (lutte contre les inégalités)... Pour réaliser cet état de paix, il existe diverses conceptions de la sécurité parmi lesquelles la conception classique de la sécurité qui a conduit à l'invention pragmatique d'un ensemble de règles constituant le cadre normatif de la sécurité internationale, et la conception élargie de la sécurité qui inclut des données hétérogènes telles que certaines menaces et certains risques (criminalité interne et transfrontalière...) pour aboutir à traiter l'essentiel des problèmes dans une optique de maintien de l'ordre avec l'action des institutions répressives traditionnelles et la mise en place de politiques publiques internationales dynamiques. Le débat sur la sécurité est donc toujours d'actualité car cette sécurité représente un enjeu déterminant pour le citoyen et pour l'Etat et nécessite des réactions de la part des responsables politiques. Depuis la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, la sûreté est un devoir primordial de l'Etat. L'article 12 de cette déclaration stipule en effet que « la garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ». Dans ce sens, et dans le cadre de sa souveraineté, un Etat peut choisir les mécanismes individualistes qui ont sa préférence en matière de sécurité. Ces mécanismes peuvent donc acquérir une complexité croissante et une grande finesse. Par exemple, depuis l'adoption d'une ligne d'orientation et de programmation pour la sécurité dans quelques pays développés, qui pose le concept de sécurité de proximité, la politique de sécurité intérieure de ces pays a connu une réorientation de l'action opérationnelle favorisant une sécurité d'investigation et d'interpellation. Il s'agit de dire que cette ligne d'orientation et de programmation sur la sécurité s'est mise en place avec un dispositif d'actions concertées contre la délinquance, les violences urbaines, la criminalité organisée interne et transfrontalière... fondé sur la culture du résultat. Par exemple, la vidéo-surveillance connaît de plus en plus une légitimité en même temps qu'un fort élan est donné aux techniques de pointe dans le domaine de la surveillance électronique, telles que la biométrie... Enfin, le débat sur la sécurité doit être orienté sur la portée des programmes de sécurité, qui comportent des projets annuels de performance composés d'objectifs et d'indicateurs de performance. Dans ce contexte, la politique de sécurité publique intègre de plus en plus des dimensions nationales, régionales et internationales. * Docteur en Sciences politiques (politologue)
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