Algérie

Le débat se fait attendre



Le débat se fait attendre
Aujourd'hui, c'est le 8 mars. Journée internationale de la femme. L'occasion sera fêtée, cette année, dans un contexte particulier par la femme algérienne. Intervenant à la veille d'une élection présidentielle, prévue pour le 17 avril prochain, l'occasion devrait être propice à la confrontation des projets et des idées sur la famille et la condition de la femme ainsi que son rôle dans la société. Il n'en a rien été pour l'instant.Considérée comme mineure éternelle par le code de la famille en vigueur depuis 1984, la femme algérienne ne voit toujours pas le bout du tunnel. Sa journée est, encore une fois, célébrée d'une manière folklorique : cérémonies, discours et? danses.Plusieurs départements ministériels ont organisé, jeudi dernier, des réceptions auxquelles ont été invités des convives triés sur le volet pour louer «les efforts consentis pour la promotion de la femme en politique et dans le milieu du travail».Les ministres organisateurs de ces cérémonies ont aussi distribué des fleurs aux femmes présentes, tout en les appelant à «voter massivement le 17 avril prochain». Mais il n'y a point de débats avec la femme et pour l'amélioration de la condition féminine. Les chaînes de télévision publiques ne prennent aucune initiative dans ce sens. Et les organisations féminines, dont la majorité sont transformées en comités de soutien pour le président-candidat, n'imposent aucune discussion sur le sujet qui intéresse pourtant plus de la moitié de la population algérienne. Que proposent les prétendants à la magistrature suprême ' Quid de l'égalité homme-femme qui n'arrive pas à s'imposer comme principe cardinal en Algérie ' Ce débat devait, en principe, être au centre de toutes les discussions en cette période préélectorale. Il ne l'est pas pour l'instant, et peut-être même durant la campagne électorale. En dehors des positions exprimées par les partis politiques sur la question, les candidats à la candidature ne dévoilent rien de leurs propositions en faveur des femmes.La question risque d'être éludée ou seulement effleurée lors de la prochaine campagne électorale. En effet, uniquement quelques responsables de partis engagés dans cette course au Palais d'El Mouradia ont des positions claires sur le sujet. Parmi eux, il y a la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui plaide pour «l'abrogation du Code de la famille» et pour «une parfaite égalité entre hommes et femmes». D'autres candidats affichent aussi les mêmes positions, mais les propositions concrètes pour une véritable prise en charge des doléances de la femme se font encore attendre. Le candidat indépendant et ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, devra exprimer, peut-être aujourd'hui au niveau de sa direction de campagne, sa position et ses propositions sur la question. En tout cas, cette énième célébration dans un pays qui hésite à trancher toutes les questions de société sera encore une fois sans impact sur la femme algérienne qui se réveillera, demain 9 mars, avec les mêmes préoccupations et les mêmes problèmes?




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