Algérie

Le deal algérien



L'Espagne qui sort, petit à petit, de sa récession historique, était hier visiblement ravie de trouver en l'Algérie un relais à sa croissance. Le président du gouvernement et l'ensemble des opérateurs économiques, présents hier à Alger, savent qu'ils bénéficient d'un alignement parfait des «planètes» pour donner un prolongement sérieux à la dynamique économique que connaît leur pays ces deux dernières années. L'opportunité de faire de bonnes affaires est, en effet, trop belle pour la laisser passer. Les Espagnols ont en face d'eux, un pays sérieux qui les fournit en énergie depuis des décennies sans, qu'à aucun instant, il ait été question d'un quelconque problème d'approvisionnement. L'expérience qu'ils ont de l'Algérie les conforte dans leur appréciation qu'ils ont construite par rapport à la solvabilité de son économie, l'importance de son marché et sa position stratégique de portail de l'Afrique. Le «petit reproche», que tout le monde semble faire par principe, sur la règle des 49/51% ne constitue, en réalité, pas une entrave majeure à l'investissement. Les opérateurs espagnols, à l'image de tout autre investisseur, savent pertinemment que l'Algérie est un passage obligé, pour une Afrique prometteuse. Ils voient ses infrastructures, la taille de son marché et sa place centrale dans ce qui est désormais convenu de qualifier de «nouveau facteur de croissance de l'économie mondiale», à savoir, l'Afrique.Les opérateurs économiques espagnols, au même titre que leurs collègues français, allemands ou américains, sont certainement conscients que l'Algérie est actuellement le meilleur raccourci vers le continent noir. La règle des 49/51% ne pèse finalement pas grand-chose devant les immenses perspectives qu'ouvre un investissement en Algérie. Ceci expliquant cela, on comprend le choix des compagnies majeures pour la destination Algérie, malgré ce qu'ils décrivent comme une contrainte à l'investissement. Et pour cause, ils s'assurent, à terme, un marché de plus d'un milliard de consommateurs, avec en prime des abattements sur les droits de douanes grâce à la Zone africaine de libre-échange.
Il n'est pas besoin d'être un génie pour comprendre l'enjeu pour l'Algérie de maintenir la règle des 49/51%. Grâce à ce «droit de passage» que l'Etat fait souverainement payer à tous ses partenaires, il s'assure l'émergence d'une industrie authentiquement nationale, tout en étant connectée à l'internationale, avec la possibilité d'un transfert de technologie et surtout l'accumulation d'un capital financier exclusivement algérien. On pourrait faire à l'Algérie le reproche d'avoir choisi le chemin le plus long pour s'industrialiser, mais personne ne peut lui faire le procès de s'être offerte sans résistance au capital international. Il sera dit que pour toute richesse créée sur sa terre, l'Algérie en conservera au moins la moitié. C'est cela le deal algérien et il est de plus en plus compris par les partenaires. Pour toutes les grandes compagnies présentes en Algérie, le principe dorénavant est on ne peut plus clair: l'Algérie, c'est l'Afrique et l'Afrique, c'est l'Algérie.


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