Le danger des rêves toxiques

Par Ali Bourai
Le genre humain a le devoir d'accomplir la mission qui lui est impartie, sans se tyranniser ni se maltraiter avec des fardeaux au-dessus de ses capacités. Décrypter l'origine de nos conduites autodestructrices fait partie des constantes de la vie. Si la mixité pénètre le domaine sportif, le podium s'éloignera de la gent féminine. Accepter de ne pas tout maîtriser et se limiter à ses propres compétences constructives favorise l'épanouissement social. La fonction est un habit social, s'habiller à juste mesure, trop flottant ou trop serré, le corps est mal à l'aise alors pourquoi s'enfermer dans une relation d'emprise avec un pouvoir qui n'est pas le sien. Un intérieur déconstruit réfléchit mal, mène à la dérive, favorise le sentiment de culpabilité et de l'échec, ce qui contraint la personne, par peur, à ne pas lâcher prise.
Si les adeptes du 5e mandat avaient perçu convenablement le message qui leur est parvenu d'abord à travers le vote blanc, une traduction de la maturité politique, ensuite l'abstention record et enfin l'éveil populaire à travers tout le territoire national auquel ont participé toutes les franges de la société avec une discipline et un pacifisme exemplaires, leur sort aurait été différent. Cette fin de carrière misérable devra servir d'alerte aux adeptes de l'immunité éternelle. Ne pas appréhender la vie par le prisme du devoir sans contraintes. L'enfer est pavé de bonnes intentions, dit l'adage populaire. Quand le peuple s'exprime de façon aussi nette, n'est plus indifférent ni consentant comme par le passé, il faut le respecter et lui obéir en toute circonstance. La passivité du passé que le régime interprétait comme un consentement pour perdurer est révolue.
Actuellement, tenter de jouer les prolongations par un enchaînement d'élections sans valeur ajoutée au plan géostratégique n'est qu'une perte de temps et un gaspillage des ressources financières, plus utiles ailleurs. La force de l'Etat est la plume, rétablir la valeur de l'écrit pour résorber le fléau de la bureaucratie, la source de tous les maux sociaux et de la corruption. Les lois sont secondaires, la morale et la conscience primordiales. L'Homme vit par l'alimentation comme toutes les autres créatures, mais survit par l'écrit et les ?uvres. Seul l'écrit assure la traçabilité de tous les fondamentaux de la société.
Le mandat actuel, très utile, qui a évité au pays le vide du chaos destructif de la Constituante/transition ouverte à tous les excès de ceux qui agissent beaucoup plus pour plaire à leur ego qu'à servir le pays, ne doit pas être celui par lequel récidivent les pratiques anciennes qui nous ont menés à ce déclin général. Il est plus particulièrement utile en tant que mandat de liaison qui doit relier par une approche complètement différente le passé et le futur au profit de la population.
La jeunesse citoyenne, cette force motrice de la démocratie, qui a pris conscience de l'importance de sa mère patrie, est disposée à consentir les sacrifices utiles pour son développement au lieu d'aller servir les intérêts des nations extérieures.
Apprendre à construire son armure de protection contre les aléas de la vie est une exigence de l'existence. Le bonheur favorise le bien-être et empêche la mémoire de décliner. Avoir pitié pour Soi, par moins d'exigence et plus d'indulgence, est une nécessité, même si la perfection et l'imperfection sont le propre de la nature humaine. Ce pays nous jugera et nous aurons à répondre, individuellement et collectivement, de ce que nous avons fait de sa richesse, de ses sol et sous-sol, de son peuple, de tous ses lieux de culte et enfin du sacrifice de nos valeureux martyrs. Il y a sur terre et nous-mêmes des signes évidents pour ceux qui croient avec certitude en le Créateur, aussi vrais que les paroles de notre langage, que chaque personne héritera tous ses dires et actes dans une totale transparence. Les illusions de l'ingratitude et les fins sans gloire sont à redouter. Quand le droit est inféodé à la politique, les dérives s'accumulent et le désastre s'installe dans la société. Merci à tous ceux qui ont été à la commande pour mettre en échec le scénario machiavélique d'un HCE-bis.
Une man?uvre de l'oligarchie politique qui refuse de vivre dans un ordre autre que le sien qu'elle veut imposer au peuple par la combinaison de la force et du mensonge. Un système désuet qui a perdu confiance dans ses propres capacités à changer la donne, contre lequel le peuple, de façon magistrale, s'est spontanément révolté. Emballé dans son univers utopique, il ignora que l'excès des souffrances inutiles éveille toujours les consciences. Graduellement et à leur insu, ils se sont retrouvés à se blâmer mutuellement. En politique, les loyautés se déplacent toujours en fonction des intérêts. Durant cette période, la jeunesse a montré un immense sens des responsabilités qui lui permet de construire dignement sa vie. Elle mérite beaucoup plus d'encouragements que de dénigrements pour quelques écarts de langage émanant d'une sous-éducation civique et d'un manque d'idées politiques.
Les lois, plutôt les restrictions légales destinées à contenir et étouffer toutes les critiques légitimes contre les attitudes néolibérales sont néfastes pour la société. L'important est que le pouvoir n'est pas tombé sous la coupe des intérêts privés et de l'oligarchie politique qui s'était auto-proclamée tuteur du peuple à une période où il prenait conscience de façon fantastique. Et c'est finalement à la jeunesse qu'a échoué la tâche de se dresser en rempart face à cette supercherie de mauvais goût. Le pacifisme a pris le dessus sur les ardeurs déchaînées de quelques esprits malintentionnés. La mission noble de l'humain, c'est de ne pas être seulement un tube digestif, docile et corvéable à merci, mais d'?uvrer à l'amélioration du standing social commun. La force motrice de la démocratie vient des idées, de la détermination et de la sagesse de tous les gens ordinaires qui composent le peuple.
le transfert de l'équilibre des forces
L'Amérique, qui s'est imposée dans le concert international par la contrainte, est dans un désespoir inégalé. Le nouveau monde a changé de cap, son centre de gravité a translaté vers un autre continent, il est sorti de l'orbite d'un Occident qui se confine, se déshumanise et s'isole de lui-même des autres pays. Militairement, elle ne fait plus peur et son dollar perd sa place de monnaie dominante. Les USA sont divisés par une haine réciproque aveugle qui s'exacerbera de plus en plus dans le temps et l'affaire du Capitole n'est que la partie visible de l'iceberg. L'Establishment américain, qui a le sens de ses intérêts, abandonnera ses alliés et ses servants ou ce qui s'apparente comme tels à leur sort misérable. Il ne s'exposera jamais au danger pour le bien-être des autres. L'avenir sera difficile, les tensions vont s'exacerber à l'extrême en raison de la perte d'influence du néolibéralisme totalitaire. Un système qui s'effondre au grand désespoir de ses sponsors. Profitant du marasme social quasi mondial, les USA ont exporté leurs problèmes intérieurs au monde à travers une crise de l'effroi manipulée par l'oligarchie politique et les médias dominants en vue d'entraîner le monde dans un gouffre. Pour ce faire, tous les moyens coercitifs pour influencer et favoriser leur politique de puissance ont été mis en ?uvre, sans ménagement. Ailleurs, les pouvoirs publics, de plus en plus sous la coupe d'intérêts privés, submergés par les incessantes révoltes populaires, se sont pris à leur propre piège. Le secteur de la santé, entraîné dans la balance des pouvoirs politiques, a subi la débâcle d'une armée qui, en période de paix, ne s'est pas préparée à faire la guerre. Il a payé le prix de sa naïveté pour avoir, probablement, couvert professionnellement une crise qui n'était pas la sienne.
Quand le souci sincère de servir le peuple fait défaut, c'est par un encerclement juridique préalable, bien pensé, qui cible tout ce qui dérange, que les centres de décision autoritaires se renouvellent. Malheureusement, les effets secondaires des fonctions mal assumées sont gigantesques pour les personnes de ce rang social et dont la survie ne dépend que de la force répressive.
2021 sera une année de confrontation et de redistribution des rôles, ses répercussions seront très coûteuses pour bon nombre de pays. Face à l'Amérique, déjà l'Europe n'était pas libre de ses choix alors que dire des autres pays de moindre importance. Pour se consoler et atténuer l'affolement de leur opinion publique, certains pays vont à la recherche d'un nouvel espace de sécurité présentable pour combler la perte d'influence du parapluie sécuritaire américain.
Les évènements géostratégiques majeurs en cours exigent de nous une vigilance accrue pour sauvegarder l'avenir de nos enfants et contrer les commentaires aveugles des systèmes oligarchiques dominants. C'est par l'adhésion populaire en toutes circonstances que le pays se développe et se protège. Chaque infiniment petit de la Création est toujours connecté à la source divine. La nécessité est de nous rapprocher d'elle au maximum pour le bien de la nation. Il faut se méfier de l'usage inconsidéré de l'ordre religieux, improductif, il ne mène qu'à la dérive. Quand la science cesse d'inspirer confiance, le désastre s'installe dans la société. C'est par le savoir, le travail et la piété que les sociétés s'épanouissent.
Que Dieu nous guide dans la bonne voie. Gloire à nos martyrs éternels. vive l'Algérie !
A. B.