Algérie

Le Daech à double vitesse



Le Daech à double vitesse
Plus de 15.000 recrues dont 2.000 Occidentaux, issues de 80 pays : le phénomène des « combattants étrangers de Daech » ne cesse de prendre de l'ampleur notamment depuis 2010. Des combattants pour la plupart non identifiés affluent vers la Syrie, au rythme de 1.000 par mois. Dans un rapport concis, un rapport élaboré par un centre de recherche britannique précise la géographie des volontaires étrangers, majoritairement en provenance du Moyen-Orient (70%) et de l'Europe de l'Ouest (18%). La France et la Grande-Bretagne forment le plus gros contingent de l'Etat Islamique. Le défi monstrueux fait peser de lourdes incertitudes sur la sécurité interne des pays pourvoyeurs de candidats au djihad. Il est exprimé à la fois par les révélations sur le démantèlement en série des filières européennes. La sonnette d'alarme est tirée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dressant, lors de la réunion du conseil de sécurité du 19 novembre sur la lutte contre le terrorisme, le bilan effarant du fléau aux tentacules étendus en Europe et aux Etats-Unis tiraillés par le soutien accordé aux mouvements islamistes radicaux en Syrie et la guerre contre le Daech. Le défi sonne la mobilisation tous azimuts pour faire face à cette menace contre la paix et la sécurité mondiales appréhendées à l'aune des intérêts stratégiques des puissances occidentales et locales maniant le levier du Daech à double vitesse. Un Daech dans sa version irakienne perçue comme le « mauvais cholestérol » accusé de mettre de l'ombre sur la cause portée à bout de bras du Daech syrien. Lors d'une conférence conjointe avec son homologue britannique, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu s'est ainsi engagé à empêcher le passage par la Turquie des combattants étrangers assimilés à une « menace pour nous de par leur existence ». Des accusations ont été lourdement portées contre Ankara pointée du doigt pour son soutien aux mouvements islamistes en lutte contre le régime syrien. La prise de conscience est salutaire. Elle concrétise la quête de solutions idoines pour prévenir le retour de flamme tant redoutée. De Bruxelles à Marrakech, regroupant depuis lundi quelque 40 pays, la « menace grandissante » est prise au sérieux par la communauté internationale édictant une série de « bonne pratiques », alliant une « approche préventive » aux « programmes de réinsertion des combattants rentrant dans leur pays », selon le « mémorandum de La Haye-Marrakech adopté en septembre ». Si le Maroc (2.000 cas) a toutes les raisons du monde de soucier de ce « péril réel et grandissant », l'ombre des « loups solitaires » plane sur l'Europe.




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