Algérie

Le cycle infernal se poursuit en Syrie


Le cycle infernal se poursuit en Syrie
Les violences se poursuivaient hier à travers le pays, faisant une vingtaine de morts , dont cinq soldats, notamment à Homs, dont le quartier rebelle de Baba Amr est pilonné pour le 25e jour consécutif par les forces du régime, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le bilan des victimes de la répression en Syrie est «certainement beaucoup plus que 7500 morts», a déclaré Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires politiques, tout en reconnaissant que les Nations unies ne pouvaient «pas donner de chiffres précis». La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé qu’il existait des «arguments» qui permettraient de poursuivre le président syrien Bachar Al Assad comme criminel de guerre, mais qu’une telle action compliquerait la recherche d’une solution en Syrie. La Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a exigé de son côté un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» devant les membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, qui doivent débattre d’une résolution appelant le gouvernement syrien à autoriser un «accès libre et sans entrave» à l’ONU et aux organisations humanitaires. La délégation syrienne a quitté la salle, déclarant son «retrait». A Qousseir, à une quinzaine de kilomètres de Homs, un journaliste de l’AFP a fait état de tirs intermittents ainsi que du survol de la ville par un drone militaire et un avion.  Par ailleurs, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale Damas, relativement peu touchée encore par les manifestations anti-régime, afin d’enterrer des victimes des tirs des forces de sécurité, ont indiqué des militants.
Criminel de guerre oui, mais…
Sur le plan politique, le président Al Assad a ratifié hier la Constitution adoptée par référendum dimanche par 89,4% des votants, selon le régime. Le référendum, qualifié de «succès» par la presse officielle à Damas qui assure que «la nouvelle Loi fondamentale ouvre la voie à une ère de concurrence politique et de consolidation des libertés», a été accueilli avec scepticisme et par des railleries à l’étranger. La porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nuland, l’a qualifié de «risible», tandis que les Nations unies ont mis en doute sa crédibilité «dans le contexte de violence généralisée et de violations massives des droits de l’homme». La nouvelle Loi fondamentale abolit la suprématie du parti Baath au pouvoir depuis un demi-siècle, mais maintient de larges prérogatives pour le chef de l’Etat. La modification de la Constitution fait partie des réformes promises par le régime qui, refusant d’admettre l’ampleur de la contestation, se targue de l’appui de son peuple pour venir à bout de la révolte assimilée à du «terrorisme» mené par des «gangs armés à la solde de l’étranger».  
Sur un autre plan, les reporters britannique et français, Paul Conroy et Edith Bouvier, blessés en Syrie, sont arrivés hier au Liban, à l’issue de longues et difficiles négociations, après avoir été exfiltrés de la ville syrienne de Homs (centre), bombardée pour le 25e jour consécutif.   
La nouvelle Constitution, une arme de guerre
«Les journalistes Edith Bouvier et Paul Conroy sont arrivés dans la nuit au Liban et sont sains et saufs», a déclaré à l’AFP un responsable libanais.
Paul Conroy, qui collabore notamment avec le Sunday Times, a rejoint le Liban via un point frontalier illégal, a expliqué un militant qui a participé au transport des blessés. Son exfiltration a été confirmée par le Sunday Times et le ministère britannique des Affaires étrangères, qui a indiqué que Paul Conroy était «en sécurité au Liban». Edith Bouvier, reporter pour le quotidien français Le Figaro, blessée tout comme Paul Conroy mercredi dans un pilonnage à Homs, est aussi arrivée au Liban, a confirmé le président français, Nicolas Sarkozy, en se disant «très heureux que le cauchemar (de la journaliste) prenne fin». «Elle a de multiples fractures (...) Cela n’a pas été des négociations extrêmement faciles» pour parvenir à ce qu’elle quitte Homs, a-t-il déclaré à Montpellier.  
Edith Bouvier et Paul Conroy ont été blessés lors d’un bombardement qui a coûté la vie à la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik le 22 février. Depuis la Grande-Bretagne, la famille de M. Conroy s’est réjouie de son évacuation.
 
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