Algérie - 05- La période Ottomane


Le Culte du Beylik

Avant l'arrivé, des Français, on comptait, à Qacentina, environ cent mosquées, chapelles ou établissements religieux, que l'on distinguait sous les noms de djamâ (mosquée), mesdjed (chapelle ou oratoire), zaouia (école), suivant leur importance et leur affectation spéciale. A chaque mosquée, était attaché un iman pour dire la prière, des hazzab pour lire le Coran, un mouezzin pour annoncer la prière du haut du minaret, un cheikh en nadher ou administrateur des biens habous dont les revenus étaient affectés exclusivement à l'entretien du culte et du clergé, et des oukils ou agents chargés de percevoir les loyers de ces mêmes biens.

La plupart de ses établissements doivent leur existence à des fondations pieuses exécutées par de riches particuliers, et, suivant le but que se sont proposé leurs auteurs à l'origine, on peut les ranger en trois catégories différentes.
Certains fondateurs, en édifiant une mosquée, lui ont assigné un but d'intérêt public, en général. En outre, Ils ont constitué, à son profit, des habous ou biens Inaliénables, dont les revenus devaient être affectés aux frais d'entretien de l'édifice lui même et du personnel employé au culte. Ils se sont dessaisis de tous leurs droits et les ont remis à l'administration dans la personne de son nadher. En sorte que ces mosquées et leurs habous, par la volonté même de ceux qui les avaient fondés, sont passés sans réserve aucune dans le domaine public, et c'est à juste titre que le gouvernement français, en se substituant aux Turcs en a pris possession.
D'autres fois, un particulier faisait édifier une mosquée dans un but également d'utilité publique ; mais il se réservait pour lui, tant qu'il vivrait, et pour ses descendants, après lui, le droit exclusif d'administrer et de gérer la mosquée, ainsi que les habous qui en relevaient, sans que le Nadher de l'administration fut appelé à y exercer sa gestion ou son contrôle. C'est là la seconde catégorie.

Enfin, Il était des Individus qui fondaient de petites mosquées plus particulièrement nommées mesdjed ou zaouia, dans un but d'utilité privé, ne devant servir qu'aux membres de la famille et à un nombre restreint d'amis. Ils y rattachaient un Imam chargé de donner l'instruction à leurs enfants et une place était réservée pour la sépulture des fondateurs et leurs descendants. C'est là la troisième catégorie.

Cette distinction ne nous semble pas avoir été toujours bien comprise, lorsqu'il s'est agi de définir les droits de I' Etat et des particuliers sur les établissements religieux et sur les biens habous qui en dépendent.

Il faut citer enfin le cheikh el bled, personnage considéré comme le chef de la religion et le marabout particulier de Qacentina. Sa maison avait droit d'asile et ses biens immenses étaient affranchis de tout impôt. Il administrait les habous de La Mecque et Médine et portait le titre d'émir er rekeb, ou chef de la caravane des pèlerins. Cette dignité qui, avant l'établissement des Turcs dans la Régence, appartenait à la famille des Abd el Moumen, passa à cette époque dans la famille des Ouled Ben Lefgoun.




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