Algérie

Le CSPA estime que le patronat n'a rien gagné de la tripartite Contrairement à certaines analyses



Saïd Kahoul, président du Conseil supérieur du patronat algérien (CSPA), a brossé un tableau noir sur les résultats de la tripartite et a appelé le chef de l'Etat à mettre fin aux réunions de cette tripartite. «C'est un non-événement.»
Cette rencontre s'est transformée en carnaval cyclique qui n'a que trop duré. Car loin d'apporter des solutions, cette rencontre donne l'impression d'un mépris affiché à l'égard du monde du travail», a-t-il estimé. «Les chefs d'entreprise avaient l'espoir de saisir cette occasion pour exposer les véritables revendications et problèmes de l'économie algérienne.
On doutait un peu de cette volonté mais les résultats de ce rendez-vous ont confirmé nos craintes. C'est une tripartite qui n'a rien apporté ni pour les travailleurs ni pour les chefs d'entreprise puisque les questions essentielles relatives à la régulation de l'économie nationale étaient complètement éludées.
Contrairement aux analyses faites, je pense que le patronat a réalisé un échec fatal. Ces résultats ne font qu'accentuer un malaise profond qui n'augure rien de bon pour l'investissement et le développement économique de notre pays», a-t-il précisé.
Notre interlocuteur estime que la question du rééchelonnement de la dette est certes importante «mais elle ne concerne que quelques centaines d'entreprises seulement, et ce point figure dans un chapitre relatif à l'encouragement de l'investissement».
Pour lui, il aurait été «plus judicieux de se battre pour imposer la suppression de toutes les mesures coercitives afin de préserver l'outil de production nationale du naufrage qui le menace».
A ce propos, il remet en cause le choix des priorités par les patrons ayant pris part à ce rendez-vous, estimant que «la priorité devrait être accordée aux autres contraintes fiscales, à la propagation de l'informel et bien d'autres problèmes qui concernent des milliers d'entreprises et tout l'environnement économique».
Il s'agit notamment de l'allègement de la fiscalité et la réduction de l'IRG qui demeure un goulot d'étranglement pour l'entreprise et un fardeau insoutenable pour les salariés, le payement des créances détenus sur l'Etat et ses démembrements par les entreprises privées, notamment celle du TP et du BTPH, de l'assouplissement des procédures
de crédits à l'investissement porteurs d'emplois et la disponibilité des assiettes financières, ainsi que la mise en place de mesures drastiques en direction de l'économie informelle à travers une démarche étudiée aux fins d'intégrer celle-ci dans la participation au paiement de l'impôt de solidarité nationale.
«Le problème de l'emploi a été survolé alors qu'il occupe une place importante dans la situation actuelle du pays et concerne les jeunes qui vivent un véritable malaise».
Selon lui, le gros problème de ce rendez-vous se situe dans la manière dont est élaboré l'ordre du jour. «Les sujets débattus sont communiqués le jour-même.
Ça ne devrait pas fonctionner comme ça. L'ordre du jour doit être étudié et arrêté en concertation avec tous les participants avant même la plénière», a-t-il souligné. A propos de la non-participation du Conseil supérieur du patronat algérien à cette rencontre, M. Kahoul dira que «son organisation a boycotté ce rendez-vous depuis 10 ans».
Il estime que le plus important n'est pas la participation de telle ou telle organisation mais dans ce que peut apporter cette réunion à toute la sphère économique dans la mesure où les décisions prises se répercutent sur tous les opérateurs qu'ils prennent part à cette rencontre ou non. A noter que le CSPA est une organisation patronale regroupant neuf unions nationales représentant des entreprises de divers domaines dont le BTP, le TP, l'industrie et les services.


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