Algérie

Le CSA Baba Hassen de judo et karaté-do lance un SOS Véritable réservoir de jeunes talents, le club reste dépourvu de moyens



Le CSA Baba Hassen de judo et karaté-do lance un SOS Véritable réservoir de jeunes talents, le club reste dépourvu de moyens
Le grand portail est largement ouvert, comme il l'est rarement durant l'année scolaire. Des enfants, accompagnés de leurs parents, sont assis sur les chaises pliables dressés dans la cour de l'école Mohamed-Taïbi de Baba Hassen, petite commune à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Alger. L'auvent bricolé avec des morceaux de plastiques pour protéger les présents des dards du soleil et les chaises bringuebalantes donnent un aperçu sur les moyens plus que dérisoires dont disposent les organisateurs. Mais l'important pour eux est de marquer le coup. La remise des diplômes de passages de grades pour les petites catégories des sections karaté-do et judo du Club sportif amateur - Dynamique sportive Baba Hassen (CSA-DSBH) est une tradition qu'on ne peut sacrifier. Ça fait partie de la «philosophie» du club. Le cérémonial pour la remise des grades encourage les jeunes athlètes à persévérer et à travailler plus, pour atteindre les sommets de la pratique des arts martiaux. D'ailleurs, à l'entrée, des photos d'anciennes et de nouvelles gloires sont exposées aux côtés des médailles, coupes et distinctions que certains ont décrochées lors de grandes compétions de judo dont les championnats national, du monde et arabe. Le club est très actif et constitue un véritable réservoir de talents. Son président, Menouar Sedari, qui est un nom connu dans le monde des judokas - a été l'entraîneur de Mustapha Mabed, une autre gloire de cet art martial- nous le confirme : «Nous avons 730 athlètes. Il y a quelques années, on a atteint plus de 1 000 athlètes. Le club a même été obligé de refuser des inscriptions parce qu'on avait plus de place et on n'a pas les moyens de développer nos capacités.» Interrogé sur les moyens mis à la disposition du CSA-DSBH, âmi Menouar, comme tout le monde l'appelle, nous révèle qu'ils se limitent à la dotation du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui est de 250 000 dinars pour toute l'année, et la contribution de la commune de Baba Hassen, laquelle n'excède pas les 60 000 dinars ! Avec ce budget aussi ridiculement réduit, le club doit payer les salaires de ses employés et faire face à toutes les dépenses. Ça relève de l'impossible. M. Sedari nous avoue que sans la générosité d'un habitant de Baba Hassen, le club se serait tout simplement retrouvé dans l'incapacité de prendre en charge ses athlètes. A ce propos, le président nous indiquera que le club a deux judokates qui sont qualifiées pour les Championnats Arabes de judo à Charam Echeikh, en Egypte, où elles doivent se rendre en septembre prochain, mais la dotation du MJS ne sera encore débloquée et le club ne pourra pas prendre en charge ce déplacement. Le président de la Fédération algérienne de judo, qui était présent à la cérémonie de remise des grades aux côtés de tous les membres de l'APC, a promis d'aider le CSA-DSBH, tout comme la commune. Mais ces aides, si elles se concrétisent, ne seront toutefois que conjoncturelles. Or, le club a besoin d'un réel accompagnement continu et conséquent. Il a besoin d'avoir un véritable dojo, avec tatamis et tous les équipements nécessaires, un budget pour financer les sorties de ses athlètes et recevoir ceux d'autres dojos, pour organiser des compétitions, acquérir du matériel' enfin tous les moyens financiers et matériels pour ne plus être seulement ce réservoir de talents où puisent les clubs plus riches, mais aussi le pourvoyeur du pays en podiums. Le MJS peut satisfaire les attentes CSA-DSBH et d'autres clubs qui sont tout aussi productifs mais qu'on marginalise, rapetisse, au point où ils ne doivent leur existence qu'à la volonté de leurs dirigeants qui puisent leurs forces dans leur amour pour leur discipline et la générosité de quelques personnes. Quand on voit ces salaires mirobolants des présidents de clubs de football, ces sommes faramineuses qu'on accorde aux joueurs, de football toujours, tous ces budgets dépensés pour des résultats bien en-deçà des attentes, il est clair que l'argent du contribuable ne va pas là où il doit aller, là où il peut rapporter quelque chose au sport algérien et à l'Algérie. La débâcle de Mersin en est une preuve, une autre.
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