Algérie

Le crime imparfait



Le crime imparfait
C'est ce qui s'appelle un honteux scandale, que rien ni personne ne peut étouffer ou justifier, comme ça se fait souvent. C'était à la télé, tout le monde l'a vu et tout le monde s'en est offusqué, sauf les responsables qui n'ont pipé mot ni esquissé le moindre geste. Pas de sanctions. Aucune démission. L'image affligeante de notre équipe nationale de football et son hôtesse de Bosnie-Herzégovine disputant un match amical en pataugeant dans un marécage qui est censé être la pelouse d'un stade olympique - rien que ça !-, n'a choqué et fait réagir que des facebookers et ces «refaiseurs» du monde qui effrangent le fil des événements autour d'un gobelet de café au pied d'un mur. Les commentaires caustiques, dénonciateurs, critiques ou narquois fleurissent sur les murs. Personne ne trouve grâce aux yeux de ces défaiseurs de la médiocrité ambiante et dominante. Comment peut-on accepter de voir un stade, qui plus est arborant le nom glorieux du 5-Juillet, tombé en décrépitude et transformé en bourbier, et ce après l'injection de milliards de dinars -le chiffre exact fait partie des secrets bien gardés, comme pour de nombreux autres projets- pour sa restauration, qui a impliqué le gazon ' Que vont encore trouver les responsables pour justifier un tel gâchis ' Y aura-t-il quelqu'un qui oserait s'exprimer pour expliquer aux contribuables pourquoi, cinquante ans après son indépendance, l'Algérie n'a toujours pas un stade digne de ce nom et de sa capitale ' Il y a fort à parier qu'en guise de réponses, on va désigner un responsable auquel on endossera tout et à qui on fera payer la note. Le directeur du stade est tout désigné pour devenir le bouc-émissaire. Il a, certes, sa part de responsabilité dans ce qui est advenu du stade et de sa pelouse. Mais qui peut croire qu'il est seul responsable. La dislocation du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf dont fait partie le stade ne date pas de mercredi dernier ni même de l'année dernière. De nombreux directeurs s'y sont succédé et en sont partis sans jamais avoir à répondre de quoi que ce soit. Et cette absence d'obligation de résultats et de bilans ne concerne pas uniquement le stade 5-Juillet ou le Complexe olympique. Les entreprises, secteurs, structures et projets, gérés de la manière la plus irresponsable et inconséquente sont légion. Mais personne n'a demandé à quiconque de rendre des comptes. Pourtant, il y a une structure dont la mission et la raison d'être sont justement d'éplucher les comptes des institutions publiques pour y déceler les incohérences. Elle n'est d'ailleurs pas seule à traquer les gestions criminelles. Des brigades chargées de débusquer les actions et mouvements délictueux dans le monde de la finance, on en trouve partout, la police, la gendarmerie, le DRS, l'IGF, le Crtf, la Cour des comptes. Jamais l'Algérie n'a eu autant de services pour lutter contre les crimes économiques et financiers. Paradoxalement, jamais la corruption, les détournements et le blanchiment d'argent n'ont été aussi fortement présents, flagrants et' impunis.
H. G.


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