Le crime économique en hausse de plus de 187% en Algérie La Gendarmerie nationale tire la sonnette d'alarme

L'économie nationale est en proie à des prédateurs qui lui assènent des coups durs, l'empêchant de prendre son envol. Les statistiques que vient de communiquer le commandement de la Gendarmerie nationale dans son bilan d'activité de septembre dernier fait état d'une hausse de 187,5% des affaires traitées en matière d'atteinte à l'économie nationale.
Ce pourcentage représente un nombre de 23 affaires résolues en un seul mois par les services de la gendarmerie qui ont procédé à l'interpellation de 53 individus. Au cours du seul mois d'août, 8 affaires d'atteinte à l'économie nationale ont été recensées. Un mois après, soit en septembre 2011, ce chiffre a été presque multiplié par trois, ce qui démontre la vulnérabilité du système mis en place pour préserver l'économie algérienne des trafiquants en tous genres. A cela s'ajoutent les chiffres effarants relatifs à la fraude fiscale et dont a fait part cette semaine le ministre des Finances lors de son intervention à l'Assemblée nationale.
La fraude fiscale est l'une des pratiques délictuelles les plus nuisibles à l'économie du pays, si l'on s'en tient aux propos de Karim Djoudi qui révèle que les opérations de contrôle effectuées par l'administration fiscale, dont le nombre avoisine les 50 000 de 2010 à ce jour, se sont traduites par la récupération de quelque 100 milliards DA.
Autre information importante, l'ampleur prise par le crime économique en Algérie, comme le révèlent les 2533 rapports classés confidentiels établis par la cellule de traitement du renseignement financier chargée de lutter contre le blanchiment d'argent. Outre ces déclarations alarmantes du ministre des Finances, il convient de rappeler que la densité du crime économique a été également dénoncée par des leaders de partis politiques, entre autres le SG du RND, Ahmed Ouyahia, et la porte-parole du PT, Louisa Hanoune, qui ont maintes fois accusé des lobbies tapis dans l'ombre qui ruinent l'économie algérienne.
Contrebande hémorragique aux frontières
Autre méfait déjà dénoncé par Ahmed Ouyahia, en tant que Premier ministre cette fois, celui lié à la contrebande des produits alimentaires au niveau de nos frontières. A ce propos, il ressort du bilan des activités de la Gendarmerie nationale que plus de 20 000 tonnes de produits alimentaires ont été saisies durant le mois de septembre dernier, auxquelles s'ajoute la récupération de quelque 10 419 effets vestimentaires, 209 têtes de bétail et près de 215 000 litres de carburant.
Plus d'une centaine de véhicules appartenant à des contrebandiers ont été également saisis le mois dernier par les gendarmes, mois durant lequel les mêmes services ont enregistré quelque 477 affaires de contrebande, dont le traitement s'est traduit par l'arrestation de 186 individus impliqués.