Algérie

Le cri des parents de détenus en Libye Ces Algériens graciés par El-Gueddafi et toujours en prison



Inquiètes du sort réservé à leurs enfants et proches, les familles des prisonniers algériens détenus en Libye viennent d'être rassurées par la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), qui a affirmé hier, qu'elle emploiera tous les moyens pour faire la lumière sur l'affaire des prisonniers algériens incarcérés dans les prisons libyennes. M. Hocine Khaldoune, membre de la CNCPPDH qui a reçu, hier, les familles des prisonniers, au nom du président de la CNCPPDH, a précisé à ces dernières, que la commission avait saisi le ministère des Affaires étrangères dès qu'elle fut informée de la question et lui a demandé d'entreprendre des «démarches immédiates» et «d'ouvrir une enquête afin de connaître les dessous de l'affaire». Les familles des prisonniers venues des différentes régions du pays, ont aussi reçu l'assurance, de la part de M. Khaldoune, que le dossier des détenus, sera soumis à la présidence de la République, dès que la commission réunira toutes les informations nécessaires. Le même représentant de la CNCPPDH a, par ailleurs, précisé à ses hôtes que bien qu'il n'existe pas de convention juridique entre l'Algérie et la Libye sur l'extradition des criminels, il reste que rien n'empêche la Commission d'agir et de proposer ce qu'elle estime être «adéquat ». Cela, a-t-il dit, pourrait constituer la base pour accélérer la mise en place de cet accord. M. Khaldoune a, d'autre part, indiqué que les prisonniers algériens incarcérés dans les prisons libyennes « ont le droit de demander la protection diplomatique de l'Etat algérien à travers la Commission, et que l'Algérie ne pouvait refuser ce droit à aucun Algérien ». De son côté, le représentant des familles des détenus algériens en Libye, M. Abdelkader Kacemi a expliqué à M. Khaldoune que « 52 à 56 Algériens » étaient détenus dans les établissements carcéraux en Libye. Il rappellera à ce titre que huit Algériens sont condamnés à la peine capitale, 22 à la prison à vie, 5 à l'amputation de la main, tandis que 19 autres attendent depuis 5 ans leur procès. Les chefs d'inculpation retenus contre eux concernent notamment les stupéfiants et le vol. Certains détenus, qui ont bénéficié de la grâce du dirigeant libyen Maamar El Gueddafi depuis des années, n'ont toujours pas été libérés. Les familles de ces prisonniers, dont certains ont laissé en Algérie des enfants en bas âge sans personne pour subvenir à leurs besoins, ne sont pas toutes en mesure de supporter les dépenses induites par la visite hebdomadaire fixée au lundi. Aussi, ces familles demandent-elles à la CNCPPDH d'intervenir auprès des autorités supérieures du pays à l'effet d'examiner cette question d'un point de vue humanitaire. Maître Farouk Ksentini président de CNCPPDH qui s'était exprimé, il y a quelques jours, sur ce dossier sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, avait indiqué que cinquante-six ressortissants algériens, qui se sont expatriés vers la Libye, se trouvent aujourd'hui incarcérés dans les prisons de ce pays. Maître Ksentini, invité de l'émission « en toute franchise», a souligné que d'autres Algériens sont emprisonnés dans d'autres pays et citera en ce sens la Tunisie. Selon le président de la CNCPPDH, trois Algériens dont une femme se sont vus amputés une main en Libye, et certains autres ont été condamnés à mort dans ce même pays. Le même responsable avait souligné qu'il était inconcevable que des Algériens expatriés pour gagner de l'argent en Libye soient considérés comme des malfaiteurs. « Je ne crois pas à la justesse de ces jugements des Algériens dans ce pays », avait-il déclaré, ajoutant que l'Etat algérien n'abandonne pas ses ressortissants. Le 23 janvier dernier, le ministre de la Justice Tayeb Belaiz avait, dans une déclaration à la presse en marge d'une visite d'inspection à Ben Aknoun, affirmé qu'il n'existait aucune convention entre l'Algérie et la Libye qui permette le rapatriement d'Algériens détenus dans les prisons libyennes, pour purger dans le territoire national leurs peines prononcées par la justice libyenne.


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