Ils étaient un peu plus de 120 opérateurs économiques de la wilaya, qui ont interpellé le wali de Boumerdès sur les lenteurs et les blocages de l'administration locale, à l'origine des retards cumulés, et sur l'inefficacité de la commission d'écoute en charge de l'accompagnement des investisseurs.Mercredi 17 mars, c'était l'événement à Boumerdès pour les nombreux investisseurs venus en masse à la rencontre qui leur a été dédiée et organisée par le premier responsable de la wilaya, en présence de son exécutif, tenu à la salle de conférences Benoudjit de la wilaya. L'objectif assigné à cet événement était de débattre des multiples entraves qui freinent la concrétisation de leurs projets d'investissements, pour certains depuis plusieurs années. D'ailleurs, l'exemple d'un opérateur dont le projet traîne depuis 1988 est édifiant.
En effet, ils étaient un peu plus de 120 opérateurs économiques de la wilaya, qui ont saisi cette occasion pour interpeller le wali de Boumerdès sur les lenteurs et les blocages de l'administration locale qui sont à l'origine des retards cumulés, et de l'inefficacité de la commission d'écoute en charge de l'accompagnement des investisseurs.
Ces nombreux problèmes évoqués par ces opérateurs économiques se résument essentiellement dans les retards dans l'octroi du permis de construire qui dépassent pour la plupart une année après le dépôt du dossier, des actes de concession, de la viabilisation des zones désignées pour accueillir les programmes d'investissement, des branchements aux différents réseaux (AEP, assainissement et électricité) dans les 32 zones d'activité et de service et du parc industriel de Larbaâtache. Pour Raouf Bouhabila, représentant de la Confédération algérienne du patronat (CAP), qui regroupe plus de 300 opérateurs à Boumerdès, "cette rencontre était très attendue vu que notre organisation l'a sollicitée à plusieurs reprises". "Les opérateurs sont dans le flou total.
D'ailleurs, 53 opérateurs de la zone d'Ouled Moussa, à titre d'exemple, n'ont pas pu démarrer leurs projets pour des problèmes liés au bornage des assiettes foncières", a-t-il déploré. "Le retard du nouveau cahier des charges qui doit être élaboré par le Calpiref, très attendu depuis plus d'une année par les opérateurs de la zone de Larbaâtache pour pouvoir démarrer leurs projets, est pénalisant", a-t-il ajouté. Pour lui, "le foncier industriel a été attribué à de faux investisseurs, alors que ceux qui ont la volonté de créer de la richesse sont pénalisés et voient leurs dossiers traîner dans les tiroirs depuis 2013". "Les 32 zones créées à Boumerdès n'ont d'ailleurs à ce jour pas vu la concrétisation de vrais projets créateurs de richesses et la plupart ont été détournés de leur vocation", a asséné M. Bouhabila. Et d'insister : "Les opérateurs qui activent sous la houlette de notre organisation peinent à accéder au foncier et subissent les affres de l'administration. Ils sont plus de 150 à être livrés à eux-mêmes dans la zone de Hammadi." Selon ce responsable local de la CAP, la plupart des entreprises de la wilaya, mis à part celles spécialisées dans l'agroalimentaire et les produits pharmaceutiques, ont été très impactées par la crise sanitaire dont 5 ont mis la clé sous le paillasson.
Il y a également celles qui n'ont pas pu redémarrer leur activité au vu des charges supportées (dont les frais de location), dont une grande partie active dans la zone de Hammadi. "Une perte estimée à 70% de leur chiffre d'affaires", a-t-il estimé. Sur un autre plan, M. Bouhabila a déploré l'absence de l'Etat qui, selon lui, "n'a pas assuré un accompagnement aux entreprises ne serait-ce que par le report du paiement des charges fiscales et parafiscales ou encore l'effacement des pénalités de retard Cnas/Casnos". "Nous avons été pourtant aux avants-postes dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 par l'organisation de plusieurs caravanes de solidarité à destination de plusieurs wilayas", a-t-il soutenu, avant de lancer un appel aux pouvoirs publics pour un accompagnement digne de ce nom aux opérateurs économiques. "Il existe des entreprises à Boumerdès qui font de l'exportation vers la Tunisie et la Mauritanie. Malheureusement, elles ne disposent même pas de terrain industriel et sont confrontées à une bureaucratie qui freine leur développement", a-t-il déploré.
Aziz Boucebha
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Posté Le : 20/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aziz BOUCEBHA
Source : www.liberte-algerie.com