Algérie

Le cri de détresse de l'amenokal des Touareg



En octobre 2010, Idebir Ahmed, amenokal des Touareg, avait lancé un véritable appel de détresse aux plus hautes autorités du pays, leur demandant d'agir rapidement pour protéger la jeunesse targuie en proie à la dérive.Dans un entretien accordé à El Watan, l'amenokal des Touareg reconnaissait que la jeunesse échappait à son contrôle et donc à celui de l'Etat algérien, dont il est aussi le représentant. Ce chef suprême de la communauté targuie, écouté et respecté au-delà même de la frontière algérienne, avoue que sa voix ne porte plus à cause notamment des mutations que connaît la société targuie, influencée par sa proximité avec les populations venues de différents horizons et pays. «Avant, la parole était unifiée et se répandait comme un éclair. Quand un mot était dit, il était tout de suite entendu partout au sein de la communauté qui était homogène.
Mais aujourd'hui, celle-ci n'est plus comme avant. Nous avons des gens des 48 wilayas et d'une quarantaine de pays africains qui vivent dans la région. Comment voulez-vous que nos jeunes ne soient pas influencés par cette nouvelle donne '», expliquait Idebir Ahmed. Et d'ajouter : «Tous nos efforts sont concentrés sur la situation sécuritaire. Mais croyez-moi, cela devient de plus en plus difficile. Pour l'instant, nous pensons maîtriser la situation sur le terrain, mais ce n'est pas évident de se faire entendre comme avant. Les jeunes d'aujourd'hui sont plus exigeants et moins réceptifs.»
«Nous avons réussi quand même à faire fléchir les jeunes de Djanet qui ont, il y a quelque temps, pris les armes, et nous les avons convaincus de la nécessité de se rendre et d'utiliser des moyens pacifiques de revendication sociale. Il y en a qui ont pu décrocher des postes de travail et d'autres qui attendent. Nous espérons que toutes les promesses faites à l'époque seront respectées», a-t-il souligné.
Les propos de l'amenokal ne souffraient aucune ambiguïté. Il espérait en effet que le gouvernement réagisse et prenne en charge les problèmes socioéconomiques dans lesquels pataugeait la jeunesse targuie, pour éviter à celle-ci de basculer vers l'inconnu.
Ce cri de détresse est-il tombé dans l'oreille d'un sourd '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)