Algérie

Le cri de colère des opérateurs



Le président de la commission numérique de la CAPC, Souheil Guessoum, a averti que, dans quelques mois, les routeurs, les switches et autres produits risquent d'être introuvables sur le marché national, en raison des contraintes réglementaires.Les opérateurs activant dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) ont lancé, hier, un véritable cri d'alerte. "Nous, opérateurs des TIC, sommes, aujourd'hui, malades de la situation qui prévaut", s'est insurgé Souheil Guessoum, vice-président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) et président de la commission numérique, en marge d'une rencontre sur "La signature numérique : enjeux et opportunités en Algérie", animée par Ali Morsli, directeur général d'Icosnet, et organisée au siège de la même organisation patronale à Alger. "Notre système de TIC souffre d'une sur-régulation", dénonce Souheil Guessoum.
Le président de la commission numérique à la Confédération algérienne du patronat citoyen affirme qu'il est quasiment "impossible d'importer une licence légale, un routeur, un switch...", en raison des dernières lois mises en place. "Ne me parlez même pas d'exporter des services. C'est devenu un calvaire", déplore-t-il. Le vice-président de la Confédération algérienne du patronat citoyen lance un appel au ministre du Commerce, au ministre des Finances, au Premier ministre et au président de la République. "Il faut faire attention dans ce domaine", a-t-il alerté, estimant que "le numérique est le socle de l'économie nationale et du système social algérien". Souheil Guessoum a averti que, dans quelques mois, les routeurs, les switches, les licences...risquent d'être introuvables sur le marché.
En l'absence de licence légale, les entreprises utiliseront des licences piratées, et deviendront, ainsi, vulnérables "dans une période ou la sécurité est devenue vitale". Le président de la Commission numérique a estimé que l'Algérie a reculé "de plusieurs pas, en deux ou trois mois". Souheil Guessoum a signalé que les entités publiques ou privées ne peuvent bénéficier d'un service de qualité aux norme internationales, à cause de lois qui empêchent l'importation de services. Plus grave encore, il évoque l'interdiction d'importer des licences antivirus.
"Nous ne pouvons pas, aujourd'hui, importer un antivirus. Nous utilisons des antivirus piratés", a regretté le vice-président de la CAPC. Ce dernier critique les dernières lois qui imposent aux sociétés d'informatique de dissocier leurs activités. "L'informatique, c'est l'intégration. Moi, je suis un intégrateur. En d'autres termes, j'ai besoin d'un serveur, d'un routeur, d'un switch, d'un logiciel, d'ingénieurs pour construire une solution. Si pour faire l'intégration, il me faut 20 registres du commerce, je ne pourrai plus travailler. Cela n'a plus de sens", a argué Souheil Guessoum. Ce dernier estime que certaines lois sont à l'opposé "des bonnes intentions" affichées et de la volonté exprimée.
"Cela nous fait mal, parce que le pays ne peut pas avancer. Parce que le pays reste en retard par rapport à ce qui se fait en matière de développement dans le monde", se désole le président de la commission numérique de la CAPC, évoquant, également, les problèmes bureaucratiques. "Pour importer un ordinateur équipé de Bluetooth, il faut une autorisation", a-t-il indiqué. C'est le cas, également, pour une imprimante dotée du WiFi. Pour l'introduire sur le marché algérien une autorisation et une homologation sont nécessaires. "On autorise l'importation des bananes et on interdit l'importation des services", renchérit un autre opérateur. Pour rappel, les services de certification et de signature électroniques ont été lancés en mars dernier.
Les règles générales relatives à la signature et à la certification électroniques ont été fixées par la loi 15-04 du 1er février 2015. Un représentant de l'Autorité nationale de certification électronique a rappelé la signature d'un contrat portant sur la fourniture des services de certification et de signature électroniques entre l'Autorité gouvernementale de certification électronique (AGCE) et le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Pour la branche économique, les cahiers des charges pour la mise en place de prestataires de services de certification électronique devraient être publiés prochainement.

Meziane RABHI


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