Algérie

Le Crédit Agricole revoit à la baisse la croissance algérienne



Il cite notamment la poursuite de l'instabilité (et de l'impasse) politique et les perturbations dans les milieux d'affaires en raison des purges anti-corruption en cours.Le groupe bancaire français Crédit Agricole est pessimiste sur la croissance économique de l'Algérie. Dans sa dernière publication hebdomadaire, Perspectives, publiée le 12 juillet, le groupe bancaire français évoque une baisse des perspectives de croissance du produit intérieur brut (PIB) algérien en 2019. Le Crédit Agricole estime que "la croissance du PIB ne devrait pas excéder la performance de l'année 2018, soit 1,4%, au mieux". Le groupe bancaire français avance plusieurs facteurs qui devraient avoir "des effets négatifs et importants sur la croissance du PIB et favoriser une forte décélération". Il cite notamment la poursuite de l'instabilité (et de l'impasse) politique et les perturbations dans les milieux d'affaires en raison des purges anti-corruption en cours. Le groupe bancaire cite, aussi, les incertitudes qui pèsent sur l'avenir et ont tendance à freiner les investissements. Le Crédit Agricole relève, également, les premières estimations qui sont peu favorables sur l'activité des secteurs de la construction et des services ainsi que la fin annoncée de la politique de soutien par la création monétaire à l'?uvre depuis 18 mois. L'environnement européen est également peu favorable avec des croissances du PIB revues à la baisse en France, en Espagne et en Italie. Pour le groupe bancaire français, "les risques d'une révision à la baisse des prévisions de croissance sont assez élevés compte tenu de l'absence de réformes d'envergure de l'économie rentière mise à mal par la volatilité du prix des hydrocarbures". Pour rappel la Banque mondiale, dans son rapport de suivi de la situation économique de l'Algérie, prévoyait "un léger ralentissement des secteurs hors hydrocarbures sur l'année 2019, neutralisant une légère augmentation de la production d'hydrocarbures". La croissance du PIB réel est attendue à 1,9%. À moyen terme (2020-2021), la croissance hors hydrocarbures sera freinée par la rationalisation des finances publiques. Les recettes des secteurs hors hydrocarbures apporteront une certaine marge de man?uvre pour réduire l'ampleur des coupes budgétaires. Ce compromis entre maîtrise des dépenses et accroissement des recettes débouchera sur une croissance amorphe de 1,7% en 2020 et 1,4% en 2021. Les dernières statistiques, à mars 2019, publiées par le ministère des Finances, font état d'une baisse importante des dépenses d'équipement.
Elles ont reculé de 28%, au moment où les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 11,55% durant les trois premiers mois de 2019, par rapport à la même période de 2018. Les dépenses d'équipement ont chuté à près de 892 milliards de dinars à fin mars dernier contre 1 243,62 milliards de dinars durant la même période de l'année passée. Dans un contexte où la commande publique reste encore le principal moteur de la croissance, une certaine morosité semble s'installer. Ce qui explique l'inquiétude exprimée par beaucoup d'opérateurs économiques, notamment ceux activant dans le secteur du BTPH.
Meziane Rabhi


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