Algérie

Le Crédit Agricole pointe les limites de la nouvelle loi



La nouvelle loi sur les hydrocarbures serait peu susceptible d'inverser l'attitude attentiste de nombreux investisseurs étrangers, toujours préoccupés par la situation politique et sociale très tendue, estime le groupe bancaire français le Crédit Agricole SA, dans sa dernière publication Perspectives, parue récemment.Le groupe bancaire français indique que la forte décélération de la croissance du produit intérieur brut (PIB) et la chute des exportations vont rendre encore un peu plus difficile la réalisation des objectifs de déficits budgétaires et courants pour l'année 2019. "Pour y répondre, une nouvelle loi concernant les investissements étrangers, notamment dans le secteur énergétique, est en cours de discussion au Parlement", écrit le Crédit Agricole.
Mais la population, relève le groupe bancaire français, a fortement manifesté son opposition à cette loi accusée de "brader les intérêts du pays". En tout état de cause, ajoute le Crédit Agricole, "cette loi serait sans doute peu susceptible d'inverser l'attitude attentiste de nombreux investisseurs étrangers, toujours préoccupés par la situation politique et sociale très tendue". Le groupe bancaire français met en exergue, surtout, la décélération de la croissance et la baisse des exportations.
La croissance du PIB du deuxième trimestre n'a été que de 0,3%, en baisse significative par rapport à 2018 (+1,4%), en raison d'une contraction de 8% du PIB hydrocarbures, que n'a pas pu compenser la hausse de 2,8% du PIB non pétrolier du pays. "Si le PIB hydrocarbures diminue, c'est en raison de la baisse de 9% des exportations de gaz affectée par une chute de la production de 2% et une consommation interne en hausse de 8% entre janvier et septembre", explique le Crédit Agricole.
De son côté, l'industrie progresse de 4,6%, le BTP de 3,6%, tandis qu'une décélération de l'agriculture à +1,8% est constatée au premier semestre. Pour rappel, les comptes nationaux du deuxième trimestre 2019, publiés par l'Office national des statistiques (ONS), font ressortir un ralentissement du rythme de croissance de l'économie nationale.
Le secteur des hydrocarbures continue d'être marqué par des baisses d'activité, avec une croissance de -8,3% au deuxième trimestre 2019 contre -6,9% durant le même trimestre de l'année précédente. Il faut également signaler que la croissance du secteur des hydrocarbures s'est réalisée dans un contexte de baisse des prix sur le marché pétrolier. Le déflateur de la valeur ajoutée des hydrocarbures au deuxième trimestre 2019 connaît une baisse de 9,5% par rapport au deuxième trimestre 2018.
"Au total, la croissance du PIB n'a donc été que de 0,9% au premier semestre 2019", souligne le groupe bancaire français, précisant que la baisse de la production d'hydrocarbures est le résultat de sous-investissements depuis de nombreuses années. "La baisse des exportations est, elle, surtout le résultat de la progression démographique de 2% par an qui entraîne une hausse significative de la consommation interne d'énergie", analyse le Crédit Agricole.
Du coup la balance commerciale se détériore donc au premier semestre avec une chute de 8% des exportations. Evoquant la volonté du pouvoir à organiser le scrutin présidentiel avant la fin de l'année 2019, malgré l'opposition de la rue, le groupe bancaire français constate que, "loin de faiblir, les manifestations hostiles au pouvoir se renforcent au fur et à mesure que la répression s'accentue, dans une spirale dont on a du mal à percevoir l'issue à ce stade".

Meziane Rabhi


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