Algérie

Le crash d'un avion et la paix au Mali



Le crash d'un avion et la paix au Mali
Les participants, à Alger, au dialogue inter-malien ont dû être bien secoués, au propre et au figuré, à l'annonce, jeudi matin, du crash de l'avion espagnol au-dessus du Mali. Il faut dire qu'il y avait de quoi car le vol de la Malaysia Airlines abattu avec 298 passagers, le jeudi d'avant, au-dessus de l'Ukraine, était dans toutes les mémoires. D'autant que les efforts déployés par l'Algérie pour réconcilier les Maliens et restaurer la paix dans leur pays n'est pas du goût de tout le monde. Le raccourci est bien tentant. Beaucoup, surtout les médias, l'ont emprunté, mine de rien. Toute la journée de jeudi et jusqu'à hier vendredi, les médias internationaux tournaient en boucle avec ces phrases assassines: «L'avion d'Air Algérie», «toutes les hypothèses ouvertes», «l'attentat terroriste»... Et comme pour pousser à la brouille avec Paris, les 51 victimes françaises étaient présentées comme «la moitié des passagers». Et si nous rétablissions les choses à leur juste place' D'abord, il est plus correct de dire le «vol d'Air Algérie». L'avion appartient à une compagnie espagnole auprès de laquelle notre compagnie nationale l'a affrété. C'est-à-dire loué. Pourquoi' Bonne question! Vu les passagers de 13 nationalités différentes embarqués à Ouagadougou pour Alger, le vol n'était pas à proprement parler «domestique». Il paraît clair qu'il s'agit d'une ligne aérienne mise, par l'Algérie, au service du développement du continent africain. L'aéroport d'Alger pour ce vol n'était pas une destination finale, mais simplement un hub, une plate-forme de correspondance vers le reste du monde. Ces précisions sont bonnes à faire car des voix (toujours des mêmes milieux) s'apprêtent à faire le procès d'Air Algérie. Pourquoi affréter' A quel prix' Par quelle procédure' Revenons au crash. Jeudi, les médias avaient donné le Nord Mali comme lieu du crash avec comme cause supposée, l'attaque terroriste. Belmokhtar n'a pas de missiles à longue portée (10.000 mètres)' Alors «on» fait embarquer un terroriste avec une bombe à Ouagadougou. C'est simple et on reste toujours dans ce qui peut porter un coup aux efforts de paix menés, au même moment, par l'Algérie au profit des Maliens. Comme l'Algérie a un partenaire dans ces efforts et qui est la France, les médias «sanctionnent» les deux pays. L'Algérie qui a affrété l'avion et la France qui devra enterrer «la moitié» des passagers. Comme l'Espagne n'est pas concernée par cette guerre de l'information, la société «Swiftair», à qui appartient l'avion, n'est pas citée ou si peu. D'ailleurs elle en profite pour fermer encore plus ses persiennes. Non, c'est l'Algérie et la France qui sont visées. Toutes les deux à cause du Mali, en particulier, et du Sahel, en général. L'Algérie pour ses actions politiques (diplomatiques et de médiations) et la France pour sa présence militaire sur le terrain. Il est vrai que les médias dont on parle ne «tapent» pas ouvertement contre la France comme ils le font pour l'Algérie. Non, c'est plus feutré. Plus vicieux. Au point où le président Hollande décide de gérer lui-même la communication de ce crash. Des médias qui avaient l'air déçu lorsqu'à 22 h, dans la nuit de jeudi à vendredi, notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, annonce que l'épave, de l'avion, avait été retrouvée à l'est du Mali. Le coup de grâce est venu juste après par l'annonce de la signature, à Alger, par le gouvernement malien et six mouvements du Nord Mali d'une «déclaration de cessation des hostilités». Cette signature est intervenue à l'issue de la première phase du dialogue inter-malien. La seconde est prévue pour la mi-août. Ceci dit, les plateaux télés de l'Occident sont devenus de vrais centres opérationnels. Que nous subissons sans réagir!




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