Le Comité pour la protection des journalistes (Committee to Protect Journalists, CPJ), un organisme américain, lance un appel aux autorités algériennes pour "la libération immédiate" des journalistes, en l'occurrence Saïd Boudour, Adel Azeb Chikh et Sofiane Merakchi, et du blogueur Abdelmoundji Kheladi, et "d'abandonner toutes les poursuites" engagées contre eux."Les autorités algériennes doivent immédiatement libérer les journalistes Saïd Boudour, Abdelmoundji Kheladi et Adel Azeb Chikh de la détention provisoire et abandonner toutes les charges qui pèsent contre eux", a déclaré le CPJ dans un communiqué publié avant-hier. Le coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Mena), Sherif Mansour, somme les autorités algériennes de "cesser de se servir de vagues accusations contre l'Etat pour emprisonner des journalistes qui couvrent les manifestations anti-gouvernementales et divulguent des affaires de corruption".
Le responsable du CPJ rappelle aux décideurs algériens que les élections voulues par le pouvoir ne pourraient pas se tenir dans un tel contexte marqué par l'étouffement des médias et l'emprisonnement de journalistes. Ce qui, suggère-t-il, remet, de fait, en cause la légitimité de cette échéance. Le CPJ regrette que "depuis février, les autorités algériennes aient censuré les reportages, expulsé les journalistes étrangers qui couvraient les manifestations, bloqué les sites Web et suspendu les journalistes qui couvraient les manifestations".
Dans son communiqué, l'ONG, qui se réfère aux informations rapportées par la presse et des ONG algériennes, rappelle la genèse des procès impliquant les journalistes ainsi que les chefs d'inculpation qui leur sont reprochés. Saïd Boudour est poursuivi, d'une part, pour avoir publié, l'année dernière, des articles pour le média en ligne Algeria Direct, relatifs à l'affaire de la cocaïne dans la ville d'Oran et, d'autre part, pour avoir couvert et dénoncé les arrestations des manifestants, ainsi que ses articles sur la corruption publiés sur le site d'informations Journalistes Citoyens d'Algérie.
Adel Azeb Chikh, journaliste de la radio locale d'Oued Souf, est, quant à lui, incarcéré pour avoir publié sur sa page facebook la vidéo d'un sit-in des chômeurs. Pour sa part, Sofiane Merakchi est accusé d'avoir travaillé "sans autorisation pour des chaînes étrangères et de ne pas avoir déclaré à la douane son matériel de travail importé".
Farid Abdeladim
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Posté Le : 20/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid ABDELADIM
Source : www.liberte-algerie.com