Le couvre-feu est quasi fictif

«Dimanche vers 16h45, nous étions entre 400 et 500 personnes à l'exposition ''le Printemps des arts'' qui se tient depuis le 1er juin au palais El Abdellia à la Marsa.
Des résidents étrangers sont venus nous soutenir. On a contenu les salafistes et on les a chassés pacifiquement ! Pour se venger, ils sont revenus la nuit, vers 23h, quand tout le monde sommeillait (on travaille le lundi). Les habitants proches du Palais sont tous sortis et ont su le protéger. La chasse à l'homme a duré jusqu'à 3h du matin, un des fuyards a même sonné à ma porte pour échapper aux forces de l'ordre et s'enfuir après», témoigne le docteur Farouk Ben Ammar, géophysicien et habitant la Marsa. Et de poursuivre : «Les salafistes sont faibles de par leurs argumentations. Ils ont presque tous une éducation sommaire, voire élémentaire. Les derniers événements ont bien montré que les citoyens unis peuvent les contrer, voire les neutraliser.
A la longue, ils vont jeter l'éponge et se lasser. Il faut être persévérant. Dans les grandes villes, le citoyen encourt un grand risque d'être attaqué, surtout les femmes. Dans ma famille, plutôt conservatrice, on n'a rien changé, ni nos habitudes vestimentaires ni nos paradigmes : c'est notre éducation qui est notre seul salut ! Le couvre-feu est quasi fictif, pas de policiers pour le renforcer, donc la plupart des villes sont mouvementées. Les Algériens ont fait leur guerre avec ces gens-là et ils l'ont remportée haut la main, donc ces extrémistes ont recours au vandalisme : l'arme de celui qui n'a que de faibles arguments. En Tunisie, on s'organise en comités de protection des quartiers, on est vigilants jour et nuit. Pour ce qui est des institutions, c'est le rôle de l'armée, à laquelle on prête main-forte quand on peut.»