Algérie

Le couvercle et la marmite



La révision du point indiciaire des salaires à partir du deuxième semestre 2022 et la révision du barème de l'impôt sur les salaires dès ce mois de janvier, des mesures visant à améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. Mais l'effroyable dégradation du pouvoir d'achat des Algériens risque bien de brouiller les cartes de l'exécutif gouvernemental, occupé plus à apprendre aux Algériens à pêcher plutôt que de leur offrir du poisson.En effet, le défi en cette année flambant neuve est de conjurer les effets délétères d'une crise sociale latente et surtout comment contrôler son impact sur la stabilité du pays. L'objectif premier de la remise à niveau de la machine économique grippée est justement de veiller à un partage équitable des richesses du pays, et donc sur le bien-être du citoyen. Entre pénurie cyclique de certains produits alimentaires de base et le diktat de commerçants maladivement attirés par le goût du lucre, le pouvoir d'achat des Algériens a été divisé par deux en 10 ans, avec une stagnation des salaires et un glissement mécanique de la valeur du dinar. Les méthodes théoriques, le gouvernement doit les substituer urgemment par une politique sociale réaliste qui ne peut se limiter à des subventions publiques qui profitent plus aux nantis qu'aux catégories sociales les plus fragiles, avec des transferts sociaux faramineux de près de 20 milliards de dollars/an.
Dans le rôle du pompier, les pouvoirs publics ont décidé de criminaliser les pratiques spéculatives et toutes les formes de monopole, sans réel impact sur le terrain de la réalité. Le PIB par habitant en Algérie reste parmi les plus faibles de la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord). Aujourd'hui, il est légitime pour le commun des Algériens de s'interroger si une vie décente se résume à seulement manger à sa faim ou payer ses factures mensuelles pour ceux qui le peuvent, quand on sait qu'une bonne partie des ménages sont surendettés. Pour éviter que le couvercle de la marmite ne saute, le gouvernement est sommé de redoubler d'innovation pour arriver à un équilibre forcément instable: contenter le berger sans affamer le loup…


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