Algérie

Le cours du brut en mouvement volatil



Les prix du pétrole scrutent l'horizon, évoluant au rythme des tambours de la géopolitique proche-orientale. Mardi dernier, ils ont dépassé la barre des 70 dollars (70,72 dollars) suite à l'annonce de l'assassinat du général Soleimani, tué lors d'une attaque aérienne de l'armée américaine en Irak.Mais la fièvre est progressivement retombée, après que le président américain, Donald Trump a choisi de jouer la carte de l'apaisement, se félicitant que Téhéran "semble reculer" et se disant prêt à la paix. Les marchés ont ainsi relativisé les risques d'une escalade militaire au Proche-Orient et pris connaissance d'une hausse surprise des stocks américains publiés par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).
Jeudi 9 janvier, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a lâché 7 cents, ou 0,1%, pour finir à 65,37 dollars. À New York, le baril américain de WTIWTI a grappillé 5 cents, ou 0,1%, pour terminer à 59,56 dollars. Certes, les facteurs géopolitiques influent sur les courbes de cours. Mais il existe aussi d'autres facteurs comme l'offre et la demande qui entrent en ligne de compte. Aujourd'hui, la demande pétrolière mondiale reste atone, tirant vers le bas les prix, alors que l'offre prend de l'épaisseur y compris aux Etats-Unis. Dans une déclaration faite jeudi, Donald Trump a affirmé que son pays se passe du pétrole provenant du Proche-Orient. Les chiffrent montrent effectivement que l'offre pétrolière américaine a atteint des sommets inégalés.
Ainsi, et pour la première fois depuis 1940, les Etats-Unis ont exporté plus de pétrole (8,757 millions barils/jour) qu'ils en ont importé (8,668 millions). En 2019, leur production est passée de 11,4 millions de barils par jour à 12,8 aujourd'hui avec une prévision de 13,2 millions de barils par jour pour 2020. La production de schiste ainsi que les forages en haute mer ont participé à cette évolution. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a rassuré les marchés, en affirmant que ces derniers sont approvisionnés de manière adéquate et qu'il n'y a pas de risque de pénurie. "Il n'y a pour le moment aucun risque de pénurie, ni de fermeture du détroit d'Ormuz, par où transite une part importante de la production mondiale", a d'ailleurs souligné le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, un des pays les plus influents au sein de l'Opep. Il a également relevé que la région proche-orientale n'était pas en guerre pour le moment. "Nous ne prévoyons pas de pénurie à moins d'une escalade catastrophique, ce que nous n'imaginons pas", a dit Souhail al-Mazrouei. Cependant, l'Opep pourra faire face à de possibles ruptures d'approvisionnement, mais seulement jusqu'à un certain point, a-t-il poursuivi. Il est utile de rappeler que l'Organisation pétrolière et ses partenaires (Opep+) ont décidé, début décembre dernier, d'une baisse de production supplémentaire d'au moins 500 000 barils par jour. Cette réduction va porter sur 1,7 million de barils par jour pour l'ensemble des producteurs réunis sous l'appellation Opep+.

Youcef Salami


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