Le courant islamiste n'a pas de projet civilisationnel et se brisera face à la réalité Entretien de Khaled Youcef à El Khabar

Le réalisateur égyptien a considéré que « le rôle du cinéma est immortel et ne disparaitra à l'arrivée d'un courant au pouvoir'le courant islamiste n'a pas de projet civilisationnel et se brisera face à la réalité. Khaled Youcef a également assuré dans un entretien à El Khabar, au théâtre d'Oran, après sa participation à l'atelier « un film en une minute » animé par Karim Traidia, son refus de collaborer avec des artistes égyptiens qui ont « monter les gens contres les manifestants et à cause de qui le sang des martyrs a été versé », ajoutant que si Chahine avait été en vie il aurait été parmi les premiers à manifester place Tahrir, indiquant que la révolution continue en Egypte.
Que reprochent actuellement les égyptiens au conseil militaire '
Nos problème est avec le conseil militaire et non l'armée égyptienne, dont nous sommes fiers, parce que c'est une partie de l'histoire militaire de l'Egypte. Mais le conseil militaire et manière de gérer les affaires du pays est empreinte de beaucoup d'ignorance et conduira à plus de catastrophe.
Ne pensez-vous pas que la scène politique créée par les résultats des récentes élections en Egypte, et l'obtention du mouvement des frères musulmans et le courant salafiste de la majorité, est un échec du 7ème art comme entreprise moderniste à faire face au courant islamiste conservateur '
Je pense qu'il y a une sorte d'élan vers ce courant dans la majorité des peuples arabes, en raison de la répression dont ils ont été victimes par les régimes arabes, qui ont gouverné pendant 30 ou 40 ans. Les gens ont senti que l'espoir pourrait venir de ce courant réprimé. Il est donc naturel qu'ils votent pour lui après la chut des régimes en place. Mais je pense que ces courant s n'ont pas de projets civilisationaux capable de bâtir un avenir pour cette nation, ce qui le conduira à se briser face à la réalité, en l'absence d'une image claire de la manière de batir un avenir dans laquelle il y ait un véritable renouveau.
Vous avez récemment parlé d'un projet de scénario sur les événements de la révolution en Egypte, ou en est-il '
La révolution se poursuit'et je pense qu'il n'est pas encore temps pour un tel travail sur la révolution parce qu'elle n'est pas encore finie. Il est difficile pour le cinéma reçoivent des événements de cette ampleur et de cette force, ce qui appelle à prendre suffisamment de distance par rapport aux événements pour nous permettre d'assimiler tout ce qui est arrivé, et d'en dégager une vision précise avant de penser à un projet de film.
Pensez-vous que le film « la main de la lune » obtiendra le prix du festival du film arabe d'Oran, après l'échec du « magasin de chahata » lors de votre précédente participation à la compétition '
Je repars demain (aujourd'hui), ma venue à Oran n'est pas motivé par la chasse aux prix, ce qui me m'intéresse c'est le contact avec un public à qui je sens appartenir, et sa réaction à mes travaux.
Qu'aurait été la position de Youcef Chahine s'il avait vécu les événements du printemps arabe et la manifestation place Tahrir '
Si feu Chahine avait été présent je suis sur qu'il aurait été le premier à se rendre place Tahrir et le premier manifestant. Il aurait été entouré de gens, et aurait été le manifestant le plus courageux, audacieux et dynamique.
Quel votre réaction aux déclarations de certains artistes égyptiens hostiles aux manifestants et aux événements qu'a vécu la place Tahrir '
Je suis triste au fond de moi. Mais je ne prends de violente position à l'égard tout artiste qui était contre la révolution, parce que je suis un démocrate, sauf si l'artiste a monté les gens contre les manifestants, et a appelé à nettoyer la place Tahrir, les espions, les gens manipulés, et les traitres. Je sui contre toutes personnes qui a lancé de pareils appels. Mais je respecte les personnes dont je ne partage pas l'avis, dans la mesure ou c'est leur point de vue avis.