Algérie

Le courageux combat du professeur Kamel Bouzid Un homme face au drame des cancéreux



Le courageux combat du professeur Kamel Bouzid                                    Un homme face au drame des cancéreux
Le professeur Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie du CHU Mustapha d'Alger, n'en est pas à sa première déclaration afin de remuer les consciences des autorités quant à l'urgence d'une amélioration de la prise en charge des malades cancéreux.
Une indignation impuissante face à une condamnation à mort. Lorsqu'un cancer est diagnostiqué en Algérie, malades et médecins se font peu d'illusions quant à l'issue du combat qu'ils auront à mener. D'autant plus que la férocité de la maladie est conjuguée avec un système de santé national, pour le moins que l'on puisse dire, défaillant. Les services d'oncologie sont devenus, par la force des lenteurs, pénuries et autres lacunes, de véritables mouroirs.

Seules 8000 personnes sont prises en charge sur les 28 000 malades nécessitant un traitement en radiothérapie», a ainsi déploré, lundi dernier, le professeur Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie du CHU Mustapha Pacha. Ce qui équivaut à 60% des cancéreux qui ne reçoivent pas ce type de traitement, faute de «place» dans un agenda tellement «serré» que les rendez-vous les plus proches sont obtenus pour le deuxième trimestre de l'année 2014. Pourtant, l'on sait que le facteur temps est l'un des alliés les plus précieux de la guérison. «Le cancer dépisté précocement peut être guéri à 100%. Mais lorsqu'il atteint les stades 3 et 4, le coût de son traitement est de 5 millions de dinars/an pour chaque malade. Trois malades sur cinq décèdent dans les 5 ans qui suivent», a-t-il ajouté.
Le Pr Bouzid n'en est pas à sa première «déclaration choc» afin de remuer les consciences des autorités quant à l'urgence d'une amélioration de la prise en charge oncologique. C'est d'ailleurs par le biais de ses «pavés dans la mare» que l'opinion publique prend la mesure de la détresse vécue par des milliers de malades et leurs familles. Des millions d'Algériens.
Ce discours et ces «coups de gueule» tonitruants tranchent les discours «officiels» rassurants, devenus indécents de démagogie. Et le chef du service oncologie n'a de cesse de marteler qu'une réelle implication des pouvoirs publics est primordiale afin d'améliorer le pronostic vital.Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquent. Dire que l'Algérie détient près de 200 milliards de dollars de réserves de change est peut-être un raccourci facile. Reste qu'un gouvernement qui, par exemple, se permet «le luxe» et surtout les moyens de bâtir «la plus grande mosquée d'Afrique», se devait d'abord de posséder un, voire plusieurs hôpitaux modernes, à la pointe de la technologie et de l'efficience.
Mais ce n'est pas le cas. Et ce ne sont pas les effets d'annonce qui ont manqué, les dotations en budget ou les «réformes». Il a même été récemment promis l'acquisition de matériel, dont plus d'une cinquantaine d'accélérateurs, ou encore la mise en service de 17 centres anticancer sur le territoire national. Annonces dont la concrétisation est plus que jamais attendue. Mais face à la faiblesse de la prise en charge, le professeur Bouzid propose quelques solutions. Un transfert à l'étranger par exemple.
Il suggère ainsi des conventions avec des pays tels que la Turquie, le Maroc ou la Tunisie qui «sont en progrès» en la matière tant dans le secteur privé que public. «Le transfert de 20 000 malades est possible dans la mesure où 40 000 hadjis sont transportés chaque année», estime le professeur.


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