Algérie

Le couple en crise



Le mariage, cette « moitié de la religion », n'intéresse-t-il plus les jeunes Algériens ' Le peu d'engouement pour les mariages est remarquable durant ces sept dernières années et, en 2020, c'est carrément une chute libre du nombre des unions en couple pour le meilleur et le pire.Amorcée depuis 2014, la baisse du nombre des mariages se poursuit également en 2020 mais avec un rythme plus «accéléré», selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS). Ainsi, les bureaux d'état civil ont enregistré 283.000 unions en 2020 contre 315.000 unions en 2019, soit une baisse de plus de 10%. Soit une chute à un niveau observé il y a plus de deux décennies (au début des années 2000), indique encore l'organisme des statistiques. «L'évolution de la population âgée de 20 à 34 ans, où se contractent 80% des mariages, fait ressortir une régression du volume de celle-ci à une allure assez visible, à partir de 2015, laquelle population est passée de 10,997 millions à 10,427 millions entre 2015 et 2020", explique le même organisme.
Il s'agit là d'une explication « froide », celle des chiffres, mais les causes sociales profondes de cette baisse historique des mariages restent à déchiffrer par d'autres spécialistes.
En 2020, la baisse du nombre des mariages est constatée partout dans le monde, et tous les observateurs s'accordent à dire que le Covid-19 est derrière cette chute, à cause des confinements et autres interdictions des rassemblements de tous genres, dont les célébrations de fêtes de mariage, allant jusqu'à l'interdiction des inscriptions des mariages par l'état civil. Mais au-delà des effets dus à la crise sanitaire, il faudrait expliquer pourquoi le nombre des mariages est en constante baisse depuis 2014 ' Il y a une légère contraction de la population en âge de mariage, ainsi que l'âge de plus en plus tardif des couples (hommes et femmes), qui ont provoqué une baisse des mariages, mais d'autres raisons socioéconomiques ne sont pas à ignorer. La crise économique, avec ses effets sur la baisse des offres d'emploi, la crise du logement, le coût du mariage de plus en plus hors de portée des jeunes et, peut-être, d'autres causes à sonder par les spécialistes, sont derrière la baisse du nombre des mariages.
Et quand on accouple à ce phénomène l'autre détresse des couples, en l'occurrence le divorce, avec plus de 44.000 divorces enregistrés durant les six premiers mois de 2021, et une tendance à la hausse notée ces dernières années sur ce registre, on se retrouve face à une situation tout simplement endiablée.
Que fait-on pour remédier à cet état de fait ' La mosquée a initié des actions dans ce sens, mais l'effort demeure très en deçà de la complexité des problèmes, qui nécessitent un engagement franc et fort des pouvoirs publics.
Ainsi que l'implication des familles qui ont un rôle important à jouer pour renverser la vapeur, au minimum syndical, dire oui plus facilement au mariage, et opposer un non déterminé aux divorces.


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