Algérie

Le coup de poker de Donald Trump



Rien ne va plus entre les Etats-Unis et l'Iran
En décidant que plus une goutte de pétrole iranien ne doit être achetée, le président américain plonge le marché de l'or noir dans l'incertitude et fait courir le risque d'une flambée des prix.
L'heure de vérité. Le locataire de la Maison-Blanche qui n'a pas renoncé à mettre à genoux la République islamique d'Iran doit mettre fin aux exemptions permettant à huit pays (la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie, la Grèce, la Turquie et Taïwan.) l'achat de pétrole iranien à partir d'aujourd'hui. Donald Trump qui ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il prend pour cible un pays, sort la redoutable arme du pétrole pour assécher l'Iran dont les ventes d'or noir représenteraient environ 40% de ses revenus en devises. Ce qui doit avoir inévitablement des conséquences sur le marché pétrolier qui se verrait priver de plus de 1,5 million de barils par jour. Une étincelle suffisante qui favoriserait une flambée des prix. Le baril qui avait accusé un recul notoire suite à un tweet du président américain a déjà repris sa marche en avant. «L'Arabie saoudite et d'autres à l'Opep feront plus que compenser la différence dans la production de pétrole dans le cadre de nos sanctions, maintenant complètes, contre le pétrole iranien», avait affirmé le président américain. Dans le sillage de ces déclarations, le baril de Brent, référence du pétrole algérien, qui évoluait au-dessus des 75 dollars avait lourdement chuté vendredi. Les cours de l'or noir galvanisés par le durcissement des sanctions américaines contre Téhéran ont été refroidis par les propos de Donald Trump qui avait affirmé avoir obtenu l'assurance des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pour suppléer les barils iraniens frappés d'embargo. Un coup de force qui risque de se payer cash. Les prix du pétrole sont en effet fortement soutenus par l'accord de la baisse de la production de 1,2 million de barils par jour qui lie l'Opep à ses 11 partenaires. Il doit expirer fin juin. Chapeauté par la Russie et l'Arabie saoudite, il pourrait être prolongé jusqu'à la fin de l'année, a déclaré mardi le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, à l'agence russe RIA. Une option qui vient contredire les propos du président américain qui, bien évidemment, n'a tenu compte que des intérêts de son pays et qui a fait fi de ceux des pays producteurs qui souffrent encore de la dégringolade des prix du pétrole. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole sur laquelle comptait le président américain pour compenser la défaillance de l'offre iranienne frappée par l'embargo qu'il lui a imposé, ne se montre finalement pas du tout disposée à jouer au pompier, à commencer par son chef de file. «Les stocks (mondiaux) continuent d'augmenter malgré ce qui se passe au Venezuela et le durcissement des sanctions contre l'Iran», avait déjà déclaré le 24 avril le ministre saoudien de l'Energie lors d'une conférence financière qui s'est tenue à Riyadh. «Je ne vois donc pas la nécessité de faire quoi que ce soit immédiatement...», avait affirmé Khalid al-Falih qui répondait indirectement aux sollicitations du successeur de Barack Obama. Ce qui rajoute à la confusion dans laquelle évolue un baril qui a apparemment décidé d'effacer les pertes de ces derniers jours. Hier, vers 14h45, heure algérienne, le baril de Brent se négociait à 72,20 dollars soit 14 cents de plus que la veille. Qu'en pensent les experts' «Du point de vue de l'analyse technique, le prix du baril de Brent maintient pour l'heure sa tendance haussière. Le baril de pétrole reste en effet soutenu par une droite de tendance haussière initiée en début d'année, malgré son repli sous le seuil à 75 dollars. S'il parvient à prolonger son rebond et à ne pas casser cette oblique, le pétrole relancerait son potentiel.» a estimé, hier, Yoav Nizard Analyse technique et fondamentale des marchés financiers. Certains prédisent un baril à 100 dollars. Un scénario dont les prémices pourraient se dessiner aujourd'hui.


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